Le Parti du Salut National est-il mort ?
On le savait dès le début de sa formation, le Parti du Salut National (PSN) ne représentait que des chefs, montant et tombant avec eux, mais ne reflétait guère d’un parti d’opinions populaires. C’est un parti de décoration chargé au moment des élections ou de crises politiques, de porter au pouvoir ses chefs. Ce rôle terminé il disparaît.
Aujourd’hui Sam Rainsy et Kem Sokha et des autres dirigeants du parti, en acceptant la victoire de Hun Sen, retrouvent leur place d’honneur dans le régime totalitaire. Ils ont jeté des jeunes contre les balles des forces de répression de Hun Sen pour servir comme tapis taché du sang pour grimper les marches de l’escalier du pouvoir. Les morts prématurées de ces éveilleurs étaient oubliées par eux dans leurs négociations avec le PPC pour emporter cette place d’honneur : sous-valet du Vietnam.
Cette place d’honneur pour les dirigeants du PSN est en réalité une place d’horreur pour la population khmère qui auraient cru qu’un « changement du pouvoir » soit possible avec ses leaders parce qu’ils ont répété à satiété que la volonté du peuple ait une force d’un Tsunami, laquelle peut balayer la citadelle de Hun Sen en un tournemain. Mais le lendemain des élections, l’ardeur de leur slogan « changer ? Ou ne pas changer ? » diminuait au fur et à mesure en fonction du rythme de rencontres des comités de travail de ces deux partis. Aujourd’hui, il n’y a rien à signaler à la place de démocratie parce qu’il n’y a plus de liberté de citoyens, mais Sam Rainsy et Kem Sokha s’en moquent parce que cette liberté, une vérité simple pour la démocratie, représenterait désormais une menace pour eux dans leur politique de rapprochement avec Hun Sen.
Le 15 janvier 2014, le journal français « la libération » a fait un portrait de Sam Rainsy en le qualifiant « Khmer du peuple », mais cette panégyrique reflète-elle une réalité ? Avec plus d’un million de citadins dans les rues de Phnom-Penh, le doute sur ce renom serait une stupidité avérée. Mais l’efficacité des actions de ce dernier reste à démontrer, parce qu’en politique, c’est le résultat qui compte pour se hisser à la hauteur de cette stature :
- Messieurs des détracteurs intrépides, soyez juste, la victoire du PSN aux élections législatives en 2013, n’est-elle pas une preuve suffisante pour lui ? dit un partisan de Sam Rainsy,
- Où est-elle ? réplique un contradicteur : cette victoire émanée du peuple était transformée par Sam Rainsy et Kem Sokha en une force de collaboration avec le parti au pouvoir, le vaincu de ces élections. Cette association de malfaiteurs est un acte du suicide pour PSN comme celui du Funcinpec dirigé par N. Ranariddh.
Cette politique ne pratique sans doute pas l’agression physique aux manifestants, mais un mensonge qui se transforme en trahison, laquelle constitue une aide précieuse pour maintenir le PPC au pouvoir. Avec des idées puériles des dirigeants du PSN de « vouloir changer la forme de la démocratie, au lieu d’apprendre à s’en servir comme il faut », le sort de leur parti serait identique à celui du Funcinpec. Mais, il ne faut pas étonner de cette chute parce que Sam Rainsy et Kem Sokha étaient ex-collaborateurs de N. Ranariddh et adeptes du feu Sihanouk. Il est donc impossible pour eux de concevoir une politique du salut national. Aujourd’hui le PSN est déjà mort parce que les 55 députés élus, voulu par Hun Sen, sont prêts, sans tenir compte de la politique du statuquo de ce dernier, à occuper leur siège à l’Assemblée du PPC. Avec ce renfort, le PPC, qui est chaque jour plus fort, une stratégie nouvelle se structure rapidement, celle de la colonisation de peuplement du Cambodge par le Vietnam. Ainsi apparait aujourd’hui, en filigrane, une politique de tyrannie judiciaire, qui a pour but de museler la voix des démocrates. Et l’on se demande, quel sera le rôle des 55 députés du PSN et leur Président dans les dispositifs de cette colonisation ?