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5 septembre 2014 5 05 /09 /septembre /2014 07:13

Une promenade de l’Esprit

 

Au bord du Mékong

 

L’eau venant de la montagne « déesse, bonne route ou heureux de vous rencontrer[1] » est ravie de dire bonjour aux plusieurs peuples riziculteurs. Elle prend son temps pour s’amuser avec les enfants qui se baignent dans son corps fluide et svelte,lequel change de couleur suivant le caprice de la nature. Mais elle est toujours belle avec sa force puissanteet sa nature de mère nourrice.

En arrivant au pays de la terre d’or (សុវណ្ណភូមិ)[2], elle accepte de porter un nom donné par sa population : le Mékong. En la remerciant, elle crée un grand bassin de million de poissons, appelé le « Tonlé-sap » pour sustenter sa force physique et d’esprit. Ainsi le Mékong est la source de la vie et de l’intelligence du peuple khmer qui enfanta au temps jadis une civilisation puissante et harmonieuse.

L’heure de la passée, au bord du Mékong et dans le ciel bleu au-dessus du temple d’Angkor, les oiseaux chantent tous les jours la même mélodie : Bonjour et bonne nuit au peuple du fleuve. Le Mékong est toujours heureux, mais le peuple khmer, va-t-il pleurer de son malheur ? L’eau du Mékong est toujours l’eau de joie de vie, mais larme des Khmers sont-elles toujours l’eau de chagrin ? Ce qu’on sait, il n’y a plus la fête des eaux au pays des Khmers.

Au bord du Mékong, la rencontre entre l’eau du fleuve et la population khmère est toujours un rendez-vous de solennité. Au son  de ruissellement des eaux, le cœur de cette population millénaire qui s’entiche d’un respect du don de la nature :

- Tu es la mère des eaux, dit ce peuple du fleuve, j’exprime tous mes remerciements de ta présence dans ma chère patrie dans lequel ta place ou ton lit est honoré même par le saint protecteur du pays. Tu es invisible, mais ton corps constitue des ressources toujours croissantes pour l’humanité. Mère nourrice et avec ta force et la science, tu deviendras la productrice de l’électricité. Comment dussé-je te remercier dans mille ans ?   

- Merci mon ami, répond l’eau du fleuve avec beaucoup de douceur, ton témoignage du respect envers moi est éternel. J’absorbe cette reconnaissance dans mon corps millénaire. Je suis heureux de te rencontrer au bord de mon lit. Cette occasion est le lien d’amitié qui perdure.

Au bord du Mékong entouré les plus beau paysage du monde, le corps humain est tout près de la divine. Elle le caresse légèrement et chant l’air populaire accompagné par les murmures du vent pour le consoler de ses contrariétés afférents à la vie. Ce corps est celui du peuple khmer qui est accordé parfaitement à sa double passion pour le bouddhisme et pour l’empire d’antan avec une tendre mélancolie. Mais on le savait que l’empire d’Angkor n’est qu’une histoire de l'archéologie pour la jeunesse khmère d'aujourd'hui, quant au bouddhisme, son secours soit limité à ses belles paroles. Le peuple khmer d’aujourd’hui est-il heureux comme l’eau du Mékong ?

Au bord du Mékong dans le Cambodge d’aujourd’hui, il y a des autres. Qui sont-ils ? Personne n’ose pas dire leur vrai nom. Ils sont nombreux, plusieurs millions d’individus. Ce chiffre n’est pas une hypertrophie d’un sentiment du racisme. Il est le problème pour la nation khmère, parce qu’il représente le passé sanglant et un avenir imprévisible. L’eau du Mékong est-elle le témoin de cette incertitude ? Mais dans l’esprit des autres, cette peine est le maillon essentiel de leur rêve d’illuminé pratique : le Grand Vietnam victorieux ! Ses soldats ont leur fusil et ils savent s’en servir pour réaliser ce rêve millénaire. Ils ont un talisman caché dans la poche de leurs vêtements : c’est le testament de l’oncle Hô.

Et ce rêve deviendra-t-il un jour une réalité pour le peuple khmer ? Au bord du Mékong, comment l’eau du fleuve lui annoncera cette nouvelle ? Mais on le savait depuis le 7 janvier 1979 que cette vérité se faisait jour au pays des Khmers. Ils sont tristes, bien sûr. Sont-ils conscients de ce danger mortel, pas sûr. Avec une apparence de courage, les victimes expropriées de leur lopin de terre revendiquent en vain leurs biens, mais ils laissent les millions de colons vietnamiens d’occuper leur pays. Ce qu’on l’appelle le combat contre le mal, mais pas la racine du mal.

Au bord du Mékong, le peuple khmer contemple l’arrivée des milliers de barques des colons vietnamiens. Ils apprennent à parler Khmer et deviendront deux ans plus tard des citoyens mal élevés parce qu’ils ne respecteraient jamais les lois et la coutume du pays conquis. Ils ont déjà donné des noms dans leur langue à un square, à un pont, à un village, à une ville et à une province. Avec tous ces colons vulgaires qui s’enrichissent de tous les côtés par les procédés malhonnêtes,  il faut se méfier du mandat des députés qui passe, parce que chaque législature, un exponentiel de leur nombre qui viendra écraser le peuple khmer. Le Cambodge, à l’état actuel, ne serait plus capable de faire face, de rendre coup pour coup et, en vérité, de provoquer et de procéder les attaques contre ce mal absolu.

Pourquoi ce défaitisme inattendu ? Parce que le peuple khmer n’a plus de larme pour pleurer. Il n’a plus personne pour lui venir en aide et un officiel de l’ONU ou un humaniste de l’ONG donne un peu espoir. Mais on le savait que son malheur fait le bonheur des conquérants ou des autres qui viennent s’établir au bord du Mékong. L’eau du fleuve, pour lui, reprit le visage de ce qu’elle a souvent été sous les masques de la fête et de la beauté : un visage de souffrance et de mort. Il n’y a plus de fête des eaux au Cambodge. Aujourd’hui, il faut qu’on voyait ce pays comme un mélange inextricable de Vietnamiens, Chinois, Khmers, bouddhistes, musulmans, chrétiens, de misère, d’immenses fortunes, de royalistes arriérés, de communistes opulents. Est-ce que ce mélange est explosif ?

 

[1] Le Tibet.

[2] សុវណ្ណភូមិ (Sovanaphum) = Le Cambodge d’autrefois.

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