15 septembre 2009
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Trois princes règnaient sur le trône khmer.
CHAO BAAT, PRINCE SIAMOIS (1353 – 1356).
Après la prise de Nokor Thom, Chao Baat, fils du roi du Siam fut sacré roi du Kampuchéa par son père. À la tête de 10 000 hommes et avec l’aide de ses deux frères Chao Basat et Chao Kampong Pisey, il poursuivit la campagne militaire contre les gouverneurs khmers qui refusaient de reconnaître son autorité royale. Dans cette campagne, il réussit à peine à conquérir quelques provinces proches de la capitale. Les autres gouverneurs khmers, ceux du sud, de l’Est et du Sud-ouest, continuèrent de se battre contre l’armée occupante. Pour faire face à cette situation, Chao Baat créa une armée mixte, khméro-siamoise. Il nomma un général khmer pour commander cette armée, dont la mission était de mater l’opposition khmère, mais en vain. En l’an 1356, Chao Baat mourut par la maladie. Son frère, Chao Basat prit sa succession.
CHAO BASAT, PRINCE SIAMOIS (1356 – 1359).
Chao Basat succéda à son frère en 1356, année de singe, à l’âge de 62 ans.
Revenons au Preah (Srey) Soryauvong, réfugié au Laos, après avoir essayé sans succès d’intercepter les renforts siamois pendant le siège de Nokor Thom, il décida de revenir au pays pour organiser une guerre de libération nationale.
À la tête de 1 500 laotiens, il fit installer son quartier général à Basane (district de Srey Santhor). Après avoir fait un constat que les forces de résistance khmère étaient en état d’anarchie totale, certains gouverneurs se battaient entre eux pour imposer leur autorité sur la population, il y avait beaucoup de mort dans ces querelles fratricides, Srey Soyauvong décida de faire appel à toutes les forces de résistance à rejoindre à lui pour créer un Front de Libération Nationale.
Après avoir entendu cette proposition, beaucoup des chefs de résistance donnèrent une réponse favorable à celle-là, puis, ils élurent Srey Soryavong comme souverain. Cette nouvelle s’était répandue dans tout le royaume qui provoquait des désertions des Khmers dans l’armée siamoise pour venir rejoindre le Front de libération Nationale. En l’an 1359, le prince Chao Basat mourut. Son frère Chao Kampong Pisey prit sa succession à la tête du Royaume du Kampuchéa.
CHAO KAMPONG PISEY, PRINCE SIAMOIS(1359).
Trois mois seulement après son avènement à la tête du royaume, Chao Kampong Pisey devait faire face à une offensive du Front de Libération Nationale Khmère de plus en plus farouche. Manque des moyens et des hommes pour repousser l’avance khmère, l’armée siamoise ne contrôlait que la capitale. Le reste du pays était sous le contrôle du Front.
En outre, il ne pouvait même pas compter sur les renforts venant du Siam car, après la mort de son père, le royaume se plongeait dans l’instabilité politique : Le choix de Chao Lane, son fils aîné , par Preah Borom Reachéa comme son successeur, déclancha le mécontentement de certains princes de la maison royale d’Ayuthia, en particulier le prince Ramaso. Après sept jours seulement de son sacre royal, Chao Lane fut tué par Ramaso. Ce dernier monta sur le trône et mena une guerre contre le royaume Chieng Ray (les laotiens de ventre noir).
Vu la situation au Siam, Srey Soryauvong jugeait bon qu’il fût temps d’en finir avec l’occupation étrangère. Il ordonna son armée d’attaquer la capitale.
La princesse Tépie, première dame du royaume décida d’accompagner son épouse à cette campagne militaire. Elle suivit son roi par la voie fluviale. Au sommet du mont de diable, il y avait une statuette déposée dans une grande salle délabrée. La princesse fit des vœux en promettant de revenir à ces lieux pour faire réparer la salle, si son marie gagnait la guerre contre les siamois. Par la suite, les habitants auront changé le nom du mont de diable en mont Tépie après le passage de celle-ci.
Apprenant l’arrivée de l’armée de Srey Soryauvong, les généraux khmers dans les rangs de l’armée siamoise et la population de la capitale se soulevèrent contre les siamois. Ils décidèrent de périr les armes à la main. Tous les cœurs et toutes les espérances se tournèrent vers le nouveau roi khmer qu’on leur avait annoncé qu’il était devant la porte de la capitale. À la première heure de leur courroux, ils tuèrent Chao Kampong Pisey. Il faut noter que pendant les six années d’occupation siamoise, tous les habitants de la capitale avaient une animosité à l’égard des occupants. L’annonce de la mort de Chao Kampong Pisey entraîna la capitulation de ses soldats. En l’an 1359, le peuple d’Angkor accueillit l’armée de libération khmère en larme de joie en criant : Vive le roi, Vive le Kampuchéa. Celui-ci fut sacré roi vainqueur selon la tradition royale khmère. Il choisit son nom de règne : Preah Bat Samdech Srey Soryauvong.
Note sur les différentes sortes du sacre royal au Cambodge : Il est intéressant de savoir davantage sur les différentes sortes du sacre royal au Cambodge.
Pour le grand roi, il y a six sortes du sacre royal :
Chhâkkâphisêk, Réachéâphisêk, Mongkoléâphisêk, Réamâphisêk, Munthâphisêk et Bossâphisêk.
Quand on sacre le grand roi sous le signe du bœuf (Prâhassap réasey), qui est le grand och (probablement bœuf ), la cérémonie est dite Chhâkkâphisêk. Quand le soleil est dans le signe du bélier (Méssa réasey), qui est la seizième maison lunaire, la cérémonie est Visâkhâphisêk et dite Réachéâphisêk. Si le soleil est dans le signe des Gémeaux (Meakthom), qui est la dix-neuvième maison linaire, la cérémonie est Chéthâphisêk et dite Monkoléâphisêk. Si le soleil est dans le signe du scorpion (Preah choek réasey), la cérémonie Ottarashadâphisêk est la vingt-et-unième maison lunaire, et dite Munthâphisêk. Le grand roi qui sera sacré comme il vient d’être dit, sera puissant, victoreix et acquerra beaucoup de mérites. Tous les (tévoda), les (téveréach), les (arakh) les (néakta), les aigles mythologiques (krouth) et les autres grands rois, redouteront certainement sa puissance. Si le soleil est dans le signe du Cancer (Pusha réasey), qui est la huitième maison lunaire, la cérémonie est Bossâphisêk.
Samdech Pan, dit que les textes (Baley), énumèrent cinq causes de sacre :
- Phokkéâphisêk est celui d’un homme qui arrive au trône par sa fortune, bien qu’il ne soit pas de la famille royale;
- Prapdâphisêk : est celui d’un homme qui devient roi de par ses victoires ;
-Tévéaphisêk : est celui d’un homme qui est protégé par les tévodas, les eynt, les promh, les yéama, les yéak, est élu roi ; - Réachâphisêk est celui d’un homme en duquel son père abdique et qui devient roi ;
- Sokkhâphisêk est celui d’un homme qui devient roi de par ses amitiés et ses alliances.
Une inscription du Bayon mentionne le sacre Indrâphisêk. Cet événement semble avoir pris un caractère particulier au Cambodge et au Siam. Dans le bas-relief du Bayon, Mr Coedès voit Jayavarman VII célébrer cette cérémonie à la suite de ses victoires militaires. Au Siam, on voit Ramadhipati II (1350-1369) célébrer ce sacre après l’annexion les provinces Nord du royaume d’Ayuthia, l’autre Prasat T’ong (1630-1656), ayant obtenu du Cambodge la reconnaissance de sa suzeraineté
CHAO BAAT, PRINCE SIAMOIS (1353 – 1356).
Après la prise de Nokor Thom, Chao Baat, fils du roi du Siam fut sacré roi du Kampuchéa par son père. À la tête de 10 000 hommes et avec l’aide de ses deux frères Chao Basat et Chao Kampong Pisey, il poursuivit la campagne militaire contre les gouverneurs khmers qui refusaient de reconnaître son autorité royale. Dans cette campagne, il réussit à peine à conquérir quelques provinces proches de la capitale. Les autres gouverneurs khmers, ceux du sud, de l’Est et du Sud-ouest, continuèrent de se battre contre l’armée occupante. Pour faire face à cette situation, Chao Baat créa une armée mixte, khméro-siamoise. Il nomma un général khmer pour commander cette armée, dont la mission était de mater l’opposition khmère, mais en vain. En l’an 1356, Chao Baat mourut par la maladie. Son frère, Chao Basat prit sa succession.
CHAO BASAT, PRINCE SIAMOIS (1356 – 1359).
Chao Basat succéda à son frère en 1356, année de singe, à l’âge de 62 ans.
Revenons au Preah (Srey) Soryauvong, réfugié au Laos, après avoir essayé sans succès d’intercepter les renforts siamois pendant le siège de Nokor Thom, il décida de revenir au pays pour organiser une guerre de libération nationale.
À la tête de 1 500 laotiens, il fit installer son quartier général à Basane (district de Srey Santhor). Après avoir fait un constat que les forces de résistance khmère étaient en état d’anarchie totale, certains gouverneurs se battaient entre eux pour imposer leur autorité sur la population, il y avait beaucoup de mort dans ces querelles fratricides, Srey Soyauvong décida de faire appel à toutes les forces de résistance à rejoindre à lui pour créer un Front de Libération Nationale.
Après avoir entendu cette proposition, beaucoup des chefs de résistance donnèrent une réponse favorable à celle-là, puis, ils élurent Srey Soryavong comme souverain. Cette nouvelle s’était répandue dans tout le royaume qui provoquait des désertions des Khmers dans l’armée siamoise pour venir rejoindre le Front de libération Nationale. En l’an 1359, le prince Chao Basat mourut. Son frère Chao Kampong Pisey prit sa succession à la tête du Royaume du Kampuchéa.
CHAO KAMPONG PISEY, PRINCE SIAMOIS(1359).
Trois mois seulement après son avènement à la tête du royaume, Chao Kampong Pisey devait faire face à une offensive du Front de Libération Nationale Khmère de plus en plus farouche. Manque des moyens et des hommes pour repousser l’avance khmère, l’armée siamoise ne contrôlait que la capitale. Le reste du pays était sous le contrôle du Front.
En outre, il ne pouvait même pas compter sur les renforts venant du Siam car, après la mort de son père, le royaume se plongeait dans l’instabilité politique : Le choix de Chao Lane, son fils aîné , par Preah Borom Reachéa comme son successeur, déclancha le mécontentement de certains princes de la maison royale d’Ayuthia, en particulier le prince Ramaso. Après sept jours seulement de son sacre royal, Chao Lane fut tué par Ramaso. Ce dernier monta sur le trône et mena une guerre contre le royaume Chieng Ray (les laotiens de ventre noir).
Vu la situation au Siam, Srey Soryauvong jugeait bon qu’il fût temps d’en finir avec l’occupation étrangère. Il ordonna son armée d’attaquer la capitale.
La princesse Tépie, première dame du royaume décida d’accompagner son épouse à cette campagne militaire. Elle suivit son roi par la voie fluviale. Au sommet du mont de diable, il y avait une statuette déposée dans une grande salle délabrée. La princesse fit des vœux en promettant de revenir à ces lieux pour faire réparer la salle, si son marie gagnait la guerre contre les siamois. Par la suite, les habitants auront changé le nom du mont de diable en mont Tépie après le passage de celle-ci.
Apprenant l’arrivée de l’armée de Srey Soryauvong, les généraux khmers dans les rangs de l’armée siamoise et la population de la capitale se soulevèrent contre les siamois. Ils décidèrent de périr les armes à la main. Tous les cœurs et toutes les espérances se tournèrent vers le nouveau roi khmer qu’on leur avait annoncé qu’il était devant la porte de la capitale. À la première heure de leur courroux, ils tuèrent Chao Kampong Pisey. Il faut noter que pendant les six années d’occupation siamoise, tous les habitants de la capitale avaient une animosité à l’égard des occupants. L’annonce de la mort de Chao Kampong Pisey entraîna la capitulation de ses soldats. En l’an 1359, le peuple d’Angkor accueillit l’armée de libération khmère en larme de joie en criant : Vive le roi, Vive le Kampuchéa. Celui-ci fut sacré roi vainqueur selon la tradition royale khmère. Il choisit son nom de règne : Preah Bat Samdech Srey Soryauvong.
Note sur les différentes sortes du sacre royal au Cambodge : Il est intéressant de savoir davantage sur les différentes sortes du sacre royal au Cambodge.
Pour le grand roi, il y a six sortes du sacre royal :
Chhâkkâphisêk, Réachéâphisêk, Mongkoléâphisêk, Réamâphisêk, Munthâphisêk et Bossâphisêk.
Quand on sacre le grand roi sous le signe du bœuf (Prâhassap réasey), qui est le grand och (probablement bœuf ), la cérémonie est dite Chhâkkâphisêk. Quand le soleil est dans le signe du bélier (Méssa réasey), qui est la seizième maison lunaire, la cérémonie est Visâkhâphisêk et dite Réachéâphisêk. Si le soleil est dans le signe des Gémeaux (Meakthom), qui est la dix-neuvième maison linaire, la cérémonie est Chéthâphisêk et dite Monkoléâphisêk. Si le soleil est dans le signe du scorpion (Preah choek réasey), la cérémonie Ottarashadâphisêk est la vingt-et-unième maison lunaire, et dite Munthâphisêk. Le grand roi qui sera sacré comme il vient d’être dit, sera puissant, victoreix et acquerra beaucoup de mérites. Tous les (tévoda), les (téveréach), les (arakh) les (néakta), les aigles mythologiques (krouth) et les autres grands rois, redouteront certainement sa puissance. Si le soleil est dans le signe du Cancer (Pusha réasey), qui est la huitième maison lunaire, la cérémonie est Bossâphisêk.
Samdech Pan, dit que les textes (Baley), énumèrent cinq causes de sacre :
- Phokkéâphisêk est celui d’un homme qui arrive au trône par sa fortune, bien qu’il ne soit pas de la famille royale;
- Prapdâphisêk : est celui d’un homme qui devient roi de par ses victoires ;
-Tévéaphisêk : est celui d’un homme qui est protégé par les tévodas, les eynt, les promh, les yéama, les yéak, est élu roi ; - Réachâphisêk est celui d’un homme en duquel son père abdique et qui devient roi ;
- Sokkhâphisêk est celui d’un homme qui devient roi de par ses amitiés et ses alliances.
Une inscription du Bayon mentionne le sacre Indrâphisêk. Cet événement semble avoir pris un caractère particulier au Cambodge et au Siam. Dans le bas-relief du Bayon, Mr Coedès voit Jayavarman VII célébrer cette cérémonie à la suite de ses victoires militaires. Au Siam, on voit Ramadhipati II (1350-1369) célébrer ce sacre après l’annexion les provinces Nord du royaume d’Ayuthia, l’autre Prasat T’ong (1630-1656), ayant obtenu du Cambodge la reconnaissance de sa suzeraineté