6 octobre 2009
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Règne de Preah Noray Reachea (1427--1433).
En 1427, l’année de serpent, Preah Noray Rechea prit la succession de son père à l’âge de 33 ans. Son nom de sacre était « Preah Bat Samdech Preah Angkir Preah Noray Reachea Rama Thipaday Preah Srey Soryaupor Thomeuk Moha Reachea ». Il célébra les funérailles de son père en conformité aux us et coutumes des rois khmers.
Un beau jour, le Roi s’était rendu visite à la reine-mère. Au cours de son chemin, il avait aperçu le chantier de la Grand’mère Penh où il y avait de milliers de personnes qui transportaient les terres pour édifier une colline. Par curiosité, le Roi posa la question aux membres de sa suite, le pourquoi, il y a autant de personnes là-bas. Le chef de sécurité lui répondit : Dans cette contrée, il y a une Grand’mère, Penh, qui possède la statuette de Bouddha à quatre visages. Elle voulait élever un grand stupa au sommet d’une colline pour abriter sa statuette, mais comme à Kos Reusey, il n’y a ni colline, ni terrain élevé, elle décida d’édifier une colline artificielle en faisant appel aux volontaires vivant dans les villages à la ronde. Comme Votre Majesté peut le constater, il y a de milliers de gens qui viennent aider Grand’mère Penh ». Aussitôt qu’il apprit cette nouvelle, le Roi se dit : « Grand’mère Penh est sans doute une dame exceptionnelle, destinée prodigieuse, c’est pourquoi, elle veut faire une bonne action pour la prospérité du Bouddhisme. En tant que Roi, je dois absolument y contribuer à cette entreprise ».
Le lendemain matin, le Roi avait mobilisé les membres de sa Cour et tous les dignitaires du Palais pour venir en aide à la Grand’mère Penh. Cette participation royale se répandit partout dans le pays, qui attira tout le peuple des campagnes et les Montrey du Royaume pour venir élever la colline avec le souverain. Une fois l’édifice fut terminé, le Roi fit construire une pagode au sommet de cette colline. Pour éviter qu’on vole la statuette de la Grand’mère Penh, le Roi ordonna au chef menuisier du palais de couper un tronc d’arbre Koki en deux morceaux, un pour sculpter à l’identique la statuette de la Grand’mère et l’autre morceau pour construire un stupa afin de déposer la copie en bois de la statuette et la relique du Bouddha ? Quant à la vraie statuette, le Roi la confia au moine supérieur de cette nouvelle pagode en lui donnant une consigne précise de bien la garder car, cet objet est précieux pour le pays et le Bouddhisme, et en cas de guerre, il faut immédiatement penser à l’enterrer dans un lieu sûr pour éviter qu’on la vole. Le Roi donna le nom de la pagode, Phnom-Penh pour immortaliser la bonne action de la Grand’mère Penh. Cette colline est le Vat Phnom d’aujourd’hui.
En 1432, l’année du Rat, le Roi fit construire un autre stupa au pied de la colline pour déposer les cendres de son père, le roi défunt Ponhea Yat (1384-1427). Une cérémonie de sept jours était célébrée conformément à la religion bouddhique. Pendant le règne de Preah Noray Reachea, le pays était en paix. Le Roi avait un fils, Preah Soryautay. Ce prince portait le même nom que celui du vice-roi Soryautey, frère du roi défunt Lompong Reachea (1346-1351). Après 6 ans de règne, à l’âge de 39 ans, Preah Noray Reachea mourut de maladie. Le Conseil de la Couronne fit monter sur trône khmer, son demi-frère, Preah Serey Reachea.
Note de M.Eng Soth (Historien et Chercheur, membre de la Commission de l’Histoire et de la Culture khmère). M. Eng Soth était juge de la cour de cassation au Cambodge : Selon le document déposé à la pagode Kompong Tralach Krom : « Les noms de rois khmers sont gravés souvent sur les stèles dont la période de règne est incohérente par rapport au calendrier chrétien ». M. Eng Soth, suggère aux historiens khmers de la génération suivante de travailler pour y mettre un peu d’ordre pour la compréhension des lecteurs.
Commentaire :
Au Cambodge, dans le temps reculé, on utilisait beaucoup de calendriers : ère Bouddhique, Grande ère et Petite ère. Par exemple, 1433 de l'ère chrétienne, soit 1977 de l'ère bouddhique, 1355 de Grande ère et 795 de Petite ère.
Si on prend le règne de Ta Trasak Peam ou Ang Chay, selon le document de la pagode Kompong Tralach Krom, la date du couronnement du roi Ang Chay fut 998. En revanche, dans le document déposé à la bibliothèque royale (tome 2, n° 53, page 68), ce roi monta sur le trône le 11 mars 1290. L’écart est de 292 ans, presque trois siècles. Pour cette raison, beaucoup des chercheurs français travaillant pour l’Ecole Française d’Extrême-Orient considèrent l’histoire des rois khmers de Ta Trasak Peam jusqu’à la fin du règne de Sotheanreach comme une légende.
Il faut noter que les textes en khmer dans le document la pagode Kompong Tralach Krom, sont écrits dans un style oral/écrit, c’est-à-dire une expression populaire ancestrale. On les écrit pour être dits, transmis de bouche en bouche. On le sait que les Rois de la chronique sont moins intéressés par les chercheurs français, parce qu’ils sont moins visibles que les rois d’Angkor. Et pourtant, il y a autant des textes sur pierre ou en feuille de latanier qui jalonne la période post angkorienne.
Et quand on lit l’histoire des rois khmers, après le XIIIe siècle, on s’aperçoit qu’il y a autant d’enseignements pour les Khmers contemporains. Peut-être, faute de temps, les chercheurs français n’auraient pas la possibilité d’étudier entièrement l’histoire du Cambodge. Il serait facile dans cette condition de résumer que l’histoire des rois de la chronique n’est qu’une légende. Néanmoins, ils reconnaissaient qu’à partir du règne du roi Lompong Reachea (1346-1351), la chronique des rois khmers commence à avoir une allure de l’histoire.
De nos jours, dans l’esprit des Khmers instruits, ils font établir une frontière entre deux périodes de l’histoire de leur pays et de faire correspondre à l’une et à l’autre des valeurs différentes : Après la période d’Angkor, l’histoire d’origine, celles qu’en khmer on désigne par les mots Doem Kamnoet, « Souche - naissance », est un amalgame entre la légende, les contes et les faits historiques, elle aurait donc moins de valeur historique que celle étudiée et publiée par les experts de l’Ecole Française d’Extrême-Orient.
Et pourtant, quand on lit les manuscrits des « histoires d’origine », on constate que les textes en khmer sont bien étudiés mot à mot dans son langage très imagé qui s’adresse à toutes les couches sociales : hommes, femmes, enfants, religieux, officiels, laïcs, peuple et masse.
Dans les récits historiques khmers, le monde réel et le monde surnaturel s’inscrivent dans un espace sans frontières, dont le sens peut prêter à équivoque dans l’esprit des savants. Mais, ce mélange fait partie intégrante de la culture khmère. Par conséquent, il fallait mieux s’associer l’étude de l’histoire d’origine avec celle de la culture khmère. Ainsi, dans l’esprit du peuple et masse, l’existence de l’histoire des rois de la chronique ne constitue aucun objet de doute. La Commission de l’Histoire et de la Culture khmère affirme de son côté que les récits des règnes des rois Ta Trasak Peam jusqu’à Sotheanreach a sans aucun doute une valeur historique, mais ce n’est pas une histoire comme Science Humaine, ils traduisent seulement les faits et les sentiments de la population.
Il est certain que les « historiens d’origine » auraient bien noter les dates précises dans leurs récits. C’étaient plutôt des conteurs d’histoire, depuis plusieurs siècles, qui racontaient ces faits sans donner aucune importance à la date. Il faut bien noter que la temporelle n’était pas dans la culture des Khmers du Cambodge ancien. Et pour mettre en phase avec le calendrier chrétien, l’historien, qui écrit le document Kompong Tralach Krom, auraient pu jouer sur le facteur d’âge des rois, Ta Trasak Peam jusqu’à Sotheanreach, sept règnes. Ainsi on peut constater que les rois Ang Chay et Ang Sour vivaient plus de cent ans.
Il est temps pour les historiens khmers de la nouvelle génération, comme le souhait de M. Eng Soth, de travailler pour offrir un nouveau cadre à l’histoire du Cambodge.
En 1427, l’année de serpent, Preah Noray Rechea prit la succession de son père à l’âge de 33 ans. Son nom de sacre était « Preah Bat Samdech Preah Angkir Preah Noray Reachea Rama Thipaday Preah Srey Soryaupor Thomeuk Moha Reachea ». Il célébra les funérailles de son père en conformité aux us et coutumes des rois khmers.
Un beau jour, le Roi s’était rendu visite à la reine-mère. Au cours de son chemin, il avait aperçu le chantier de la Grand’mère Penh où il y avait de milliers de personnes qui transportaient les terres pour édifier une colline. Par curiosité, le Roi posa la question aux membres de sa suite, le pourquoi, il y a autant de personnes là-bas. Le chef de sécurité lui répondit : Dans cette contrée, il y a une Grand’mère, Penh, qui possède la statuette de Bouddha à quatre visages. Elle voulait élever un grand stupa au sommet d’une colline pour abriter sa statuette, mais comme à Kos Reusey, il n’y a ni colline, ni terrain élevé, elle décida d’édifier une colline artificielle en faisant appel aux volontaires vivant dans les villages à la ronde. Comme Votre Majesté peut le constater, il y a de milliers de gens qui viennent aider Grand’mère Penh ». Aussitôt qu’il apprit cette nouvelle, le Roi se dit : « Grand’mère Penh est sans doute une dame exceptionnelle, destinée prodigieuse, c’est pourquoi, elle veut faire une bonne action pour la prospérité du Bouddhisme. En tant que Roi, je dois absolument y contribuer à cette entreprise ».
Le lendemain matin, le Roi avait mobilisé les membres de sa Cour et tous les dignitaires du Palais pour venir en aide à la Grand’mère Penh. Cette participation royale se répandit partout dans le pays, qui attira tout le peuple des campagnes et les Montrey du Royaume pour venir élever la colline avec le souverain. Une fois l’édifice fut terminé, le Roi fit construire une pagode au sommet de cette colline. Pour éviter qu’on vole la statuette de la Grand’mère Penh, le Roi ordonna au chef menuisier du palais de couper un tronc d’arbre Koki en deux morceaux, un pour sculpter à l’identique la statuette de la Grand’mère et l’autre morceau pour construire un stupa afin de déposer la copie en bois de la statuette et la relique du Bouddha ? Quant à la vraie statuette, le Roi la confia au moine supérieur de cette nouvelle pagode en lui donnant une consigne précise de bien la garder car, cet objet est précieux pour le pays et le Bouddhisme, et en cas de guerre, il faut immédiatement penser à l’enterrer dans un lieu sûr pour éviter qu’on la vole. Le Roi donna le nom de la pagode, Phnom-Penh pour immortaliser la bonne action de la Grand’mère Penh. Cette colline est le Vat Phnom d’aujourd’hui.
En 1432, l’année du Rat, le Roi fit construire un autre stupa au pied de la colline pour déposer les cendres de son père, le roi défunt Ponhea Yat (1384-1427). Une cérémonie de sept jours était célébrée conformément à la religion bouddhique. Pendant le règne de Preah Noray Reachea, le pays était en paix. Le Roi avait un fils, Preah Soryautay. Ce prince portait le même nom que celui du vice-roi Soryautey, frère du roi défunt Lompong Reachea (1346-1351). Après 6 ans de règne, à l’âge de 39 ans, Preah Noray Reachea mourut de maladie. Le Conseil de la Couronne fit monter sur trône khmer, son demi-frère, Preah Serey Reachea.
Note de M.Eng Soth (Historien et Chercheur, membre de la Commission de l’Histoire et de la Culture khmère). M. Eng Soth était juge de la cour de cassation au Cambodge : Selon le document déposé à la pagode Kompong Tralach Krom : « Les noms de rois khmers sont gravés souvent sur les stèles dont la période de règne est incohérente par rapport au calendrier chrétien ». M. Eng Soth, suggère aux historiens khmers de la génération suivante de travailler pour y mettre un peu d’ordre pour la compréhension des lecteurs.
Commentaire :
Au Cambodge, dans le temps reculé, on utilisait beaucoup de calendriers : ère Bouddhique, Grande ère et Petite ère. Par exemple, 1433 de l'ère chrétienne, soit 1977 de l'ère bouddhique, 1355 de Grande ère et 795 de Petite ère.
Si on prend le règne de Ta Trasak Peam ou Ang Chay, selon le document de la pagode Kompong Tralach Krom, la date du couronnement du roi Ang Chay fut 998. En revanche, dans le document déposé à la bibliothèque royale (tome 2, n° 53, page 68), ce roi monta sur le trône le 11 mars 1290. L’écart est de 292 ans, presque trois siècles. Pour cette raison, beaucoup des chercheurs français travaillant pour l’Ecole Française d’Extrême-Orient considèrent l’histoire des rois khmers de Ta Trasak Peam jusqu’à la fin du règne de Sotheanreach comme une légende.
Il faut noter que les textes en khmer dans le document la pagode Kompong Tralach Krom, sont écrits dans un style oral/écrit, c’est-à-dire une expression populaire ancestrale. On les écrit pour être dits, transmis de bouche en bouche. On le sait que les Rois de la chronique sont moins intéressés par les chercheurs français, parce qu’ils sont moins visibles que les rois d’Angkor. Et pourtant, il y a autant des textes sur pierre ou en feuille de latanier qui jalonne la période post angkorienne.
Et quand on lit l’histoire des rois khmers, après le XIIIe siècle, on s’aperçoit qu’il y a autant d’enseignements pour les Khmers contemporains. Peut-être, faute de temps, les chercheurs français n’auraient pas la possibilité d’étudier entièrement l’histoire du Cambodge. Il serait facile dans cette condition de résumer que l’histoire des rois de la chronique n’est qu’une légende. Néanmoins, ils reconnaissaient qu’à partir du règne du roi Lompong Reachea (1346-1351), la chronique des rois khmers commence à avoir une allure de l’histoire.
De nos jours, dans l’esprit des Khmers instruits, ils font établir une frontière entre deux périodes de l’histoire de leur pays et de faire correspondre à l’une et à l’autre des valeurs différentes : Après la période d’Angkor, l’histoire d’origine, celles qu’en khmer on désigne par les mots Doem Kamnoet, « Souche - naissance », est un amalgame entre la légende, les contes et les faits historiques, elle aurait donc moins de valeur historique que celle étudiée et publiée par les experts de l’Ecole Française d’Extrême-Orient.
Et pourtant, quand on lit les manuscrits des « histoires d’origine », on constate que les textes en khmer sont bien étudiés mot à mot dans son langage très imagé qui s’adresse à toutes les couches sociales : hommes, femmes, enfants, religieux, officiels, laïcs, peuple et masse.
Dans les récits historiques khmers, le monde réel et le monde surnaturel s’inscrivent dans un espace sans frontières, dont le sens peut prêter à équivoque dans l’esprit des savants. Mais, ce mélange fait partie intégrante de la culture khmère. Par conséquent, il fallait mieux s’associer l’étude de l’histoire d’origine avec celle de la culture khmère. Ainsi, dans l’esprit du peuple et masse, l’existence de l’histoire des rois de la chronique ne constitue aucun objet de doute. La Commission de l’Histoire et de la Culture khmère affirme de son côté que les récits des règnes des rois Ta Trasak Peam jusqu’à Sotheanreach a sans aucun doute une valeur historique, mais ce n’est pas une histoire comme Science Humaine, ils traduisent seulement les faits et les sentiments de la population.
Il est certain que les « historiens d’origine » auraient bien noter les dates précises dans leurs récits. C’étaient plutôt des conteurs d’histoire, depuis plusieurs siècles, qui racontaient ces faits sans donner aucune importance à la date. Il faut bien noter que la temporelle n’était pas dans la culture des Khmers du Cambodge ancien. Et pour mettre en phase avec le calendrier chrétien, l’historien, qui écrit le document Kompong Tralach Krom, auraient pu jouer sur le facteur d’âge des rois, Ta Trasak Peam jusqu’à Sotheanreach, sept règnes. Ainsi on peut constater que les rois Ang Chay et Ang Sour vivaient plus de cent ans.
Il est temps pour les historiens khmers de la nouvelle génération, comme le souhait de M. Eng Soth, de travailler pour offrir un nouveau cadre à l’histoire du Cambodge.