Cambodge :
Kéméra, une Sainte révolutionnaire
L’année 2556 de l’ère bouddhique
Kéméra est une nouvelle Sainte protectrice du Cambodge, envoyée par Preah Prom (Dieu de l’univers) pour emparadiser le pays des Khmers. Elle sait qu’au Srok Khmer (Cambodge) l’orgueil et la honte des humains sont partout, parce que le mal est là, incarné dans l’homme, parce que dans la solitude il n’y a que la bête, tandis que dans la cité il y a le monstre. La mission de Kéméra est délicate, parce qu’elle sait aussi que dans ce pays, les Khmers n’ont plus de juge et de roi qu’elle, et elle sera la déesse qui a un peuple, et ce peuple qui a besoin un Dieu ou une Déesse pour se protéger. Mais Kéméra est une sainte spéciale, parce qu’elle croit à la science. Elle l’interpelle en disant : « la science est ignorante et n’a pas le droit de rire ; un savant qui rit du possible est bien près d’être un idiot. L’inattendu doit toujours être attendu par la science (Extrait du livre de Victor Hugo – William Shakespeare)». Je suis une sainte, dit Kéméra, j’ai besoin des savants pour aider le peuple khmer et je refuse de croire que le cerveau des Khmers ait besoin des auxiliaires extérieurs, et c’est une bizarre erreur de tous temps de faire chanter une strophe par les enfants tous les matins pendant le salut du drapeau national que Srok Khmer soit protégé par les Tévoda célestes (Saints bouddhiques). Que l’hymne national soit limité à une demande d’aide que la volonté du peuple se déforme en chimère, c’est triste.
L’esprit humain a une cime. Cette cime est l’idéal, dit Victor Hugo, Dieu y descend, l’homme y monte. Une rencontre entre l’homme et le dieu serait donc, une occasion d’échanger l’appétit de l’esprit qui débauche l’intelligence. La pensée humaine noyée dans l’aide divine ne peut plus faire signé à l’âme ivrogne, mais l’esprit humain sans lumière de dieu est plus rien, ni dignité, ni pudeur, ni honneur, ni vertu ; la jouissance animale toute crue, l’impureté toute pure. Victor Hugo dit : « Cette réduction de l’homme à la bête humaine est une grande misère ».
Kéméra est une sainte révolutionnaire. Elle est venue sur terre avec une devise : Aide-toi, le ciel t’aidera. Elle tâte le pouls à la société khmère. Elle hoche la tête, et éclate de rire. Est-ce parce que la société khmère est malade ? non, c’est parce qu’elle croie trop en dieu. Elle mourra d’indigestion de croyance, si sa foi pantagruélique n’est pas moins grandiose que sa foi en sa force. Cette force s’appuie sur trois dons souverains : la création, qui produit les idées ; l’invention, qui fait étinceler l’homme sur le destin ; l’imagination, qui, lumière, met le clair-partout, et, donnant le relief, fait vivre. Je suis une déesse, dit Kéméra, montée sur un bœuf, qui croit à la sagesse, la raison des humains ; c’est là l’histoire étrange de l’esprit humain. La sagesse et la raison, telle qu’elles doivent être pour vaincre le mal et les préjugés, sont toujours dans l’âme de l’homme. Elles font progresser l’humanité depuis la nuit des temps. Les humains sont toujours les créateurs, les inventeurs de leurs sociétés, dans lesquelles Dieux ont une place dominante dans leurs imaginations.