La bévue
Tous les pays pourraient changer. Il faut être pessimiste extrême pour ne pas y croire. Les États-Unis ont changé après le 9 septembre, la Tunisie, l’Egypte et Lybie ont changé après le printemps arabe. La France vient de changer le Président de la République. Le changement est donc un processus naturel de toutes formes de vie sur notre planète terre et dans l’univers. Le Srok Khmer (Cambodge) depuis sa naissance changeait son statut, sa physionomie géographique et sa structure de la société. Aujourd’hui, il n’est plus le même qu’il était hier. Il poursuit sa route de changement en vitesse de lumière. Ceux qui ne s’aperçoivent pas ce phénomène font de l’attentat contre la réalité. Cet esprit voilé, c’est un avenir qui sombre dans le baillage ; c’est une vie qui piétine. Mais ceux qui voient le changement en mouvement, il faut qu’ils aient l’âme chevillé au corps, car son courant est fort. Par sa force, il pourrait apporter tous les freluquets au monde du plaisir effréné, quant aux fortiches, ils en profitent pour rafraichir leurs intelligences. On sait qu’il y a deux formes de changement : le progrès et la décrépitude. Le Srok Khmer, est-il sur quelle voie de transformation ?
Force est de constater que le Srok Khmer, depuis plusieurs siècles, prenait le chemin de la décrépitude. La poursuite de cette décadence est encore dans la mémoire collective du peuple khmer : - de 1975 à 1978, Pol Pot a tué la vie de ses compatriotes, - de 1979 à 1989, les soldats vietnamiens ont tué l’âme khmère, après avoir libéré, sabre au clair, les Khmers de l’enfer de l’Angkar (Parti communiste khmer), - après l’intervention de l’ONU en 1991, le peuple khmer revit et attend toujours son sauveur mythique, nommé Preah Bât Thomeuk, celui qui n’arrive jamais. Aujourd’hui au pays des khmers, les faiseurs de rois, leaders du parti au pouvoir, se disent : « nous n’avons pas besoin des Khmers intelligents, des patriotes, nous avons besoin d’hommes sûrs qui pourraient nous aider à rester au pouvoir à vie ». Mais nous savons que le pouvoir est comme la vie qui doit soumettre à la loi de la nature : la naissance, la décrépitude et la fin ou la mort. Jusqu’à présence, depuis l’existence de l’humanité, aucun pouvoir, bon ou mauvais ne peut pas résister à cette loi.
On constate qu’à chaque changement du pouvoir au Srok Khmer, il n’y avait rien après, il a toujours fait peur au peuple khmer, parce qu’il y a eu beaucoup de morts, mais les croquemitaines en disaient aux Khmers, c’était pour votre bien. Cette forme de changement n’est pas une conquête du progrès, comme un fleuve qui coule, mais comme un déluge qui inonde la rizière des paysans. Le changement au Srok Khmer était toujours féconde en catastrophe : la république khmère déclencha l’invasion des troupes Viêt-Cong, le Kampuchéa démocratique permit au Vietnam d’occuper le pays et la restauration de la monarchie d’aujourd’hui légalise le protectorat vietnamien au pays des Varmans (race des rois d’Angkor). Pourquoi ?
Victor Hugo écrit : « Ce qui doit être sera ; il faut que ce qui doit couler coule, que ce qui doit tomber tombe, que ce qui doit naître naisse, que ce qui doit croître croisse, mais faites obstacles à ces lois naturelles, le trouble survient, le désordre commence. Chose triste, c’est ce désordre qu’on avait appelé l’ordre ». Le désordre au Srok Khmer d’aujourd’hui est la - résignation des Khmers qu’on appelle la paix des hommes au pouvoir - . Ce peuple khmer veut toujours le bonheur sans péril. Il attend toujours le sauveur, celui qui n’arrive jamais. En 1993, ce peuple a fait confiance au prince Sihanouk en croyant qu’il soit le prince sauveur. Il lui fit un cortège pour sa victoire. Mais, après la restauration de la monarchie, ce sauveur repart vivre en Chine en laissant ses supporteurs vivent dans la misère et la peur. Cela permet la lente remontée du PPC au pouvoir absolu. Ce qu’on appelle le pacte des diables ou la paix des démons. Cette situation n’est pas mis au ban par l’opposition, parce qu’elle est aussi signataire de cet accord feutré dont la résignation des Khmers est une aubaine pour tout le monde. Député de l’opposition est aussi député d’un régime dans lequel les dirigeants actuels prétendent sans vergogne de garder le pouvoir à vie. C’est cette déclaration qui m’effraie. L’opposition, par sa participation aux diverses élections non démocratiques, cautionne cette dictature. Aujourd’hui, tout le monde participe au raout mondain du parti au pouvoir. La victoire aux élections sénatoriales met une nouvelle fois l’opposition dans une bévue, parce qu’elle croit vraiment que cette victoire s’ouvra la voie du changement. Cette victoire grisée est plutôt un appât qui attire l’opposition dans la nasse du parti au pouvoir : faire rêver à S.E Sam Rainsy et Kem Sohka que les prochains scrutins, vous êtes sur la liste des vainqueurs potentiels, comme dans la publicité sur l’internet : cliquer pour jouer votre chance.