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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 09:01

 

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Evasion 2012

Promenade de l’Esprit 8


La maison vide

 

Le temps se passe vide. Hier, aujourd’hui et demain se réunissent dans un seul temps, c’est celui de la vieillesse. La messe de joie se diminue et la saison de la mue n’existe plus. Chaque matin sera le même que le lendemain matin avec la main qui se tremble dans la maison vide où la fatigue s’impose sa loi au corps fané, où la lutte contre le temps n’est qu’une illusion, parce que le premier pas est déjà franchi dans la pente de descente. Et l’usure du frein après tant d’années d’effort dans la montée ne permet plus de ralentir la vitesse dans la descente. Dans la maison vide, l’hiver et le printemps est toujours dans l’attente du trépas qu’un jour se présentera sans invitation. Le contraste de couleur entre l’automne et l’été n’est plus le même ; vert se transforme en jaune alarme l’âme en détresse dans un corps séché sans vigueur. Oh Dieu ! Déesse ! Bouddha ! Chaque départ de la maison vide est comme un souffle du vent qui vient emporter des poussières qui tassent dans une vie et casser la tige qui lie le corps et l’esprit. Ils se séparaient sans avoir le temps de se dire au revoir, parce que l’esprit est inoccupé de pensée.

 

Tout n’est rien d’importance, parce qu’il n’y aurait rien à emporter. L’instant même de l’envol serait sans parole. Seul silence, sous le toit de la maison vide, est présent comme un noir d’espoir ; le droit de la vie s’abandonne au premier signe du trépas ; et le premier pas commence sans retour, mais pour aller où ? Voilà la question. Tout dépend de la confession, tout dépend de l’action avant le départ. Et, chaque cas sera examiné, jugé en fonction du mérite récolté dans la vie : que l’esprit qui fût pourrie va à l’enfer et le contraire, selon le Bouddha,  va au paradis et entre le haut le bas, ici-bas, il y a toujours la maison vide. À l’enfer, le rite de l’accueil est sommaire, la loi de fer est de rigueur, il faut payer ce qu’on a fait dans la vie, et cette loi est toujours en vigueur dans toutes les confessions. Au paradis, chaque religion a sa propre règle. Pour le Bouddhisme, l’âme, bourrée de mérite, renaîtra dans un corps d’un homme riche. Celle-ci continuerait à soutenir la sainte religion d’une vie à l’autre et durant les cinq mille ans de son existence. Les autres continueront leur réincarnation en fonction de leur mérite. Ils reviendront à la maison vide pour repartir à nouveau dans une autre vie, laquelle serait mieux que la précédente, mais il y aura toujours la fin et la maison vide.

 

Mais qu’est-ce que c’est la maison vide ? Je ne sais pas non plus. Je ne pourrai donc pas y répondre. Fichtre ! Elle est toujours là dans l’attente du trépas. La vie est si modeste et minuscule quand la vieillesse est au rendez-vous. Dans cette situation, tout le monde essaie d’apprivoiser la mort qui arrive dans la maison vide.

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