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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 06:55

 

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Le mal est fait !

 

Le mal est fait, et le parti du salut national (PSN) ne peut pas faire semblant qu’il ne soit pas responsable du maintien de Hun Sen au pouvoir pendant encore cinq ans et plus longtemps encore si son esprit est toujours guidé par une impuissance analyse du danger de la nation khmère. Après avoir promis le peuple khmer qu’ils pourraient faire tomber la dictature par les élections non démocratiques, Sam Rainsy et Kim Sokha, deux stratèges velléitaires à l’audace douteuse, continuent de malmener leurs compatriotes par une nouvelle stratégie qui ressemble à celle de Norodom Ranariddh. Elle consiste à se crever leurs yeux afin que Hun Sen se porte mieux. Ils ont donné un nom à leur ruse «duopole de la victoire », d’où la possibilité de négocier pour partager le pouvoir avec ce dernier. Mais, on le savait depuis belle lurette que Hun Sen a un principe dans la négociation avec ses ennemis : « ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable ».

 

Mais, on constate que la négociation de Sam Rainsy avec Hun Sen, laquelle s’ouvre un processus sui generis dont on ne connaisse toujours pas l’aboutissement,  ressemble plutôt à une offre de services du premier au second : PSN contrôle le pouvoir législatif avec ses 55 députés et PPC dirige le pouvoir exécutif avec l’appui de sa majorité absolue de 68 élus à l’Assemblée nationale et chacun donne selon ses moyens pour le bien de tous les Khmers. Que c’est malin de la part de Sam Rainsy et Kem Sokha d’y rajouter pour tromper leurs électeurs que cette mesure serait provisoire, dont le but était de débloquer la crise politique, en attendant la création d'un comité neutre pour examiner des irrégularités qui ont été commises au cour des élections du 28 juillet. Hun Sen ne juge pas bon y accepter, parce que pour lui, il n’y ait pas la crise politique au pays khmer : Son parti a gagné les élections législatives en obtenant la majorité absolue à l’Assemblée nationale pour diriger le pays. Avec cette position de domination inexpugnable, Hun sen est en train de tirer son épingle du jeu. Seul un évènement extraordinaire pourrait l’ébranler. Cet évènement sera sans doute une révolte du peuple khmer contre la dictature.

 

Mieux encore, sa présence à la réunion à huis clos des hauts dignitaires des partis PPC et PSN du 16 septembre, Hun Sen a réussi à faire accepter par Sam Rainsy et Kem Sokha qu’il y avait une entente de trois points majors entre son parti et le PSN. Le communiqué a été lu par Prak Sokhon, conseiller spécial de Hun Sen, pour informer le public. La confusion était totale dans le rang des manifestants à la « place démocratie ». Le lendemain, Sam Rainsy et Kem Sokha n’osaient même pas y rendre visite aux manifestants pour remercier de leur audace ébouriffante pendant trois jours pour faire face au pouvoir dictatorial. En effet, ce communiqué signait l’échec de ces trois jours historiques et créait un malaise dans l'esprit du peuple khmer.           

 

Oui, la stratégie de négociation du PSN est injuste et inefficace. Injuste, parce que la justice revendiquée par les électeurs est minimisée par cette négociation sans fin et cependant, on est certain que Hun est déjà le gagnant : il préserve son pouvoir intact avec la bénédiction du roi pantin. Et oui, le mal est déjà fait. Inefficace, parce que cette stratégie est déjà utilisée sans résultat par Ranariddh. Le PSN ne pourrait jamais contrôler le pouvoir législatif en position de minorité à l’Assemblée nationale et dans un pays où il n’y a pas l’État de droit. Et oui, Sam Rainsy et Kim Sokha continuent de rêver d’être plus intelligents que des conseillers politiques vietnamiens communistes au Cambodge, mais leur stratégie de négociation dit le contraire, parce qu’ils sont en train de féliciter Hun Sen pour avoir volé le pouvoir avec effraction de la constitution.

 

Dans cette stratégie, Sam Rainsy ne peut pas exiger un changement politique et une révolution, parce que tout le pouvoir est toujours dans la main d’un dictateur tout puissant. Le changement politique doit l’amener à imposer une existence d’un État de droit et d’une administration irréprochable. Or, ces deux leviers, on le sait, sont bannis par Hun Sen. La révolution est celle de l’arrêt de l’immigration des Vietnamiens au Cambodge et celle du retour au Vietnam des millions ressortissants vietnamiens qui sont venus s’installer inégalement au Cambodge. Après les élections du 28 juillet, en acceptant la négociation à huis clos avec Hun Sen, puis en discourant sur la détermination inébranlable de sauvetage du pays en danger, Sam Rainsy et Kem Sokha ont menti leurs électeurs, parce que leur objectif principal dans leur foucade, c’est de partager le pouvoir avec Hun Sen.

 

Que s’engagent-ils le pays dans cette voie ? Si Sam Rainsy et Kem Sokha ne changent pas de vision et préfèrent la négociation avec le PPC, Hun Sen à toutes les changent de rester au pouvoir jusqu’à la fin de sa vie, parce qu’il sait ce qu’il veut. A travers la dictature, soit, mais il y va pour préserver son pouvoir. Avec ce pouvoir, il passera son temps à servir la Chine et le Vietnam communiste, et le Cambodge subira le même sort que le Kampuchéa Krom. En revanche, si ces deux leaders du PSN restent avec le peuple et combattent avec lui la dictature et l’occupation vietnamienne, ils prendront des risques nécessaires, et devant eux, ils verront s’ouvrir les portes de l’histoire. Comme dit François-René de chateaubriand ; le champignon vénéneux pousse au pied du chêne, mais n’est pas le chêne. Hun Sen n’est pas le chêne, les citoyens khmers pourraient donc l’arracher avec leurs mains pour le jeter dans la poubelle comme un champignon vénéneux.

 

La monarchie khmère est morte aujourd’hui. Le roi Sihamoni est inutile pour la nation khmère. Sam Rainsy et Kem Sokha peuvent se passer de lui. Il faut oublier son existence médiocre : le peuple khmer suffit pour faire comprendre à Hun Sen, il est temps qu’il quitte le pouvoir. Le mal naît avec la négociation avec le dictateur. Il prospère avec l’argent de ce dernier. Le cas de Ranariddh est la leçon pour ceux qui veulent offrir leurs services du patriotisme à Hun Sen. Ils finissaient toujours leur existence dans la poubelle du PPC. Bien sûr, dans mes propos, je me garde bien de donner des leçons de stratégie à Sam Rainsy et Kem Sokha. Mais, je ne peux que constater que le mal est fait depuis qu’ils ont décidé de participer aux élections non démocratiques du 28 juillet.

 

Pour ceux qui veulent le changement, la stratégie de négociation du PSN avec le PCC serait sans doute dans les urgences oubliées, et dans les indignations retombées. D’ici quelques semaines, les 55 élus du PSN siègeront à l’Assemblée nationale à côté les 68 voleurs et tout redeviendra comme avant, parce que le mal est fait. Que reste-t-il au peuple khmer malheureux ? C’est affreux d’avoir y pensé. Peut-il vivre infiniment dans les conditions douloureuses ? Sa révolte est-elle repoussée sine die ? Attend-t-il encore l’hallali du PSN pour faire tomber le régime actuel ?

Le mal est fait, mais hun sen n’est pas le chêne !   

      

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commentaires

S
Bonjour, Ce texte est impressionnant de précision avec 10 mois d'avance sur ce qui se passe dans la politique au Cambodge ! Que tous les patriotes khmers s'inspirent dans leur combat pour le Cambodge !
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