N° 1
Face à M. Khieu Samphan
Par Sangha OP
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Introduction
En 2004 M. Khieu Samphan a publié un livre dont le titre est « l’histoire récente du Cambodge et mes prises de position ». Au nom des victimes du régime sanguinaire des Khmers Rouges dont M. Khieu était un des hauts responsables, j’utilise mes droits de réponse à M. Khieu Samphan dans ses propos dont je qualifie de lâcheté et indigne de porter le titre de docteur ès science économique.
Il est mise en examen aujourd’hui par un tribunal mixte khméro-onusien pour ses responsabilités dans les crimes contre l’humanité, en tant qu’un haut responsable du régime sanguinaire Khmers Rouges. Plus de 2 millions de morts et l’ensemble de la population khmère sous ce régime était placée dans l’esclavage dont le maître n’était que le Parti Communiste Khmer, au sein duquel, M. Khieu Samphan était membre du Comité Central du parti, connu sous le nom sinistre d’Angkar dont le chef n’était que Pol Pot.
M. Khieu Samphan ne peut pas effacer ses responsables dans cette tragédie en écrivant un livre pour un seul but de nier sa participation dans ces crimes. Ce livre est un insulte au mémoire des victimes, morts ou vivants. Dans la tragédie du peuple khmer, il y a sans doute deux mémoires : Celui des victimes et celui des bourreaux dont M. Khieu Samphan est leur représentant. En ce qui me concerne, j’ai choisi d’être du côté des victimes pour défendre leur mémoire. Ce choix est un devoir de chacun de nous, Khmers victimes, de dénoncer ou chasser les auteurs de génocide partout où ils se trouvent. M. Ou Chal a fondé un Mémorial des Victimes du Génocide commis par les Khmers rouges (MVGKR) dont le but est de graver dans la mémoire collective du peuple khmer des crimes contre l'humanité commis par les Khmers Rouges. Je salue donc cette noble fondation.
Bien sûr, je pourrais me porter à la partie civile pour pouvoir suivre de près le procès de M. Khieu Samphan, mais comme je sais déjà que les lignes de défense de M. Khieu Samphan se trouvent dans son livre, je préfère donc, au nom des victimes, de lui répondre directement, dont la nécessité d’écrire ces lignes, publié dans mon blog. J’essaie d’éviter l’obscénité dans mes propos, mais je sais qu’il est difficile de garder cet objectif quand on doit répondre à un homme tel M. Khieu Samphan dont l’esprit est rempli de mensonge. Le ton de mes propos sont sans doute obscènes en ce qui concerne la description des activités meurtrières de M. Khieu Samphan. L’esprit de M. Khieu Samphan d’aujourd’hui s’est figé sur les mêmes perspectives : Faire du mal et se venger des morts par ce qu’ils continuent de réclamer la justice depuis l’au-delà. En effet, M. Khieu Samphan mérite qu’on lui traite de salaud.
Au nom des victimes khmères, je demande à l’Université française qui a décerné le titre de docteur à M. Khieu Samphan de retirer ce titre, bien sûr après le verdict du tribunal déclarant que ce dernier est coupable de l’assassinat de plus de 2 millions des Khmers ou être complice de la politique d’extermination du peuple khmer, en tant que Chef de l’Etat du Kampuchéa démocratique. Nous pensons toujours que la connaissance est en général au service de l’humanité, M. Khieu Samphan en a utilisé pour tuer la vie et détruire la société humaine. Cette déchéance de son haut grade universitaire sera un symbole de justice fort pour les victimes morts ou vivants.
Au nom de la justice, M. Khieu Samphan a sans aucun doute un droit de se défendre. Mais s’il était digne, devant la tragédie khmère dont il soit acteur ou témoin engagé, il doive se défendre en plaidant coupable. Malheureusement et à l’indignité de tous les Khmers victimes vivants, M. Khieu Samphan choisit une voie honteuse dans sa défense en plaisant non coupable.
Cette plaidoirie de « non coupable » de M. Khieu Samphan nous montre bien que M. Khieu Samphan est insolent vis-à-vis du peuple khmer et loin d’être un intellectuel humaniste, évoqué par Maître Jacques Vergès, son avocat, dans sa préface du livre de son client. M. Khieu Samphan et ses amis Noun Chea et Ieng Sary ont déjà esquissé vulgairement leur défense en répondant la question des journalistes par une simple phrase diabolique : Je suis désolé. Ce « non coupable » et « je suis désolé » venant de la bouche de M. Khieu Samphan nous montre encore que celui-ci n’est pas un intellectuel. Après la seconde guerre mondiale, quelques intellectuels français de renom se donnaient la mort pour un simple penchant de leur esprit en faveur du régime de Vichy pro-nazisme. M. Khieu Samphan était alors le Chef de l’Etat du régime des Khmers Rouges, responsable de crime contre l’humanité et de l’occupation vietnamienne, ose sans avoir honte de proclamer en public à travers son livre : Je suis innocent. Oh ! J’invoque tous les dieux dans l’univers des humains de jeter un sort à ce docteur d’occire, c’est-à-dire de le transformer en singe, parce que cet animal n’a jamais honte ce qu’il a fait.
Nous comprenons bien que M. Khieu Samphan s’attache bien à sa vie de présumé d’assassin. Il préfère de continuer de vivre comme rien ne s’était passé pendant la période où il était haut responsable de l’Etat. La honte, je suppose qu’il ne connaisse pas ce mot. La « dignité », ce mot soit aussi absent dans sa subconscience. La « moralité », elle soit bannie de son vocabulaire. Je me demande, est-ce que M. Khieu Samphan est encore humain.
M. Khieu Samphan n’a jamais exprimé un mot de regret ce qu’il avait fait. Plus de 2 millions de mort pour lui est tout simplement un chiffre d’inventaire. Il s’enfuit aujourd’hui le monde du Bouddhisme pour s’abriter dans celui du christianisme. Mais, il oublie comme tous les singes que dans les deux religions, il existe un enfer pour punir un être humain de son espèce. Nous sommes certains aujourd’hui que l’âme de M. Khieu Samphan ne pénètre jamais dans du regret de ses actes.
Oui, au nom de victimes de la barbarie du régime sanguinaire des Khmers Rouges dont M. Khieu Samphan était le Chef de l’Etat, j’accuse M. Khieu Samphan d’être responsable du génocide du peuple khmer. Nous attendons impatiemment le verdict du tribunal depuis trois décades déjà. Nous espérons qu’il soit juste et humain.
Livre de M. Khieu Samphan : Edition L'Harmattan
La suite dans numéro 2 : Préface du Maître Jacques Vergès, avocat de M. Khieu Samphan.