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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 04:30

DSC05407Promenade de l’Esprit

 

Une interview imaginaire

 

Sainte Kéméra est une sainte protectrice du Cambodge pour l’année 2256 de l’ère bouddhique. Arrivée au Srok Khmer le 13 avril 2012, dans son palais à Siemreap, elle a reçu un journaliste terrien, nommé Samnang, qui travaille pour le journal « Nouvel Angkor », pour parler de ses missions terrestres, dont voici le contenu de cet entretien :

 

Comme tous vos prédécesseurs depuis la nuit des temps, vous venez s’assurer des Khmers contre la force du mal. Cette mission n’est-elle pas un continuum de la protection divine ?

Chaque mission est différente. Elle varie en fonction du climat social et politique du pays. Chaque saint a son style propre, mais il ou elle doit respecter impérativement un cadre de mission, fixée par la loi divine : Protéger sans intervenir ;

 

Comment pouviez-vous protéger des gens sans intervenir ?

Dieu (Bouddhisme) a donné l’homme trois dons : pouvoir de création, pouvoir de l’invention et le pouvoir de l’imagination. Ces trois pouvoirs s’inscrivent donc dans le cadre de la protection divine. L’homme doit les utiliser pour se protéger, parce que dans ses difficultés, il doit savoir que Dieu ne pourrait pas intervenir, parce que la force divine soit immatérielle.

 

Mais la force du mal est réelle, elle frappe facilement l’homme ;

La force du mal émane de l’homme. Elle est inventée par l’homme en utilisant les dons divins. Comment Dieu peut-il intervenir pour oblitérer ces dons dont il est le donateur ? Enlever ces dons pour empêcher l’homme de faire du mal à lui-même ou à ses semblables, c’est comme on coupe les relations entre les humains et les divins. Sans ces trois dons, l’homme devient l’animal. Le moi d’un homme est plus vaste et plus profond encore que la volonté divine. Cela est voulu par Dieu pour donner à l’homme un pouvoir de vivre sa vie en toute liberté. Il est donc responsable de ses actes. En un mot, que le « Mal et le Bien » soit affaire de décision des humains, pas de Dieu ou des dieux. À savoir comme dit Stéfan Zweig (La guérison par l’esprit) : « C’est la souffrance tout d’abord qui a créé chez l’homme le sentiment de la religion, l’idée de Dieu ».

 

Mais vous êtes ici-bas pour faire quoi ?

Notre présence ici-bas, au Srok Khmer, c’est pour rappeler aux humains, d’une part qu’ils sont indépendants de nous et que chaque homme devrait mourir demain, et pour l’éternité, mais la mort est nécessaire à la vie pour sa durée sur la terre, d’autre part que le fait qu’il y a des progrès de la science n’a rien changé à leur nature humaine, fondée sur le désir de reconnaissance. Même le pape et Dalaï Lama auront besoin un titre et un trône pour se montrer qu’il est le Supérieur des autres croyants. L’homme est une force en lui-même. Chaque fois qu’un homme a osé, armé de sa seul foi en sa force, entrer en conflit avec la puissance du monde et se lancer dans une lutte qui semblait absurde et sans chance de succès – qu’il s’agisse de Gandhi (1869-1948) luttant avec le Royaume Uni ayant la force pour régner sur la terre – . Cet homme, au look d’un paysan, avait su communiquer aux autres hommes son énergie intérieure et tirer du néant des forces incommensurables pour faire face à celle du colonialisme. La force féconde de sa foi en dieu était seulement le résultat de la connaissance de soi. Ma tâche principale ici-bas serait de ne pas contrecarrer obstinément la force humaine, mais seulement de renforcer, en cas de souffrance, la volonté de vaincre toujours existante chez l’homme.

 

La volonté de vaincre ne suffit pas, il faut avoir aussi les moyens, et les Khmers en ont besoins ?  

Qu’ils refusent de s’ennuyer dans leur combat. Saint Isaac le Syrien dit : « Quand tu vois ton frère en train de pécher, couvre-le du manteau de ton amour. ». Et cette prière, du même, qui est sublime : « J’ai péché en tant qu’homme, pardonne-moi en tant que Dieu. ». Quand on est humain, pourquoi vouloir être quelque chose d’autre. Les moyens, c’est l’homme. Et l’homme, c’est l’amour parce qu’il est Dieu. L’homme n’a pas besoin d’autres moyens que de sa propre force qui possède les trois pouvoirs souverains déjà cités : Création, Invention et Imagination.    

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