Une stratégie à reculons
Quand Sam Rainsy et Kem Sokha prorogent la négociation avec le Parti du peuple cambodgien (PCC), c’est sans doute pour exprimer l’aveu de leur échec, parce que dans les pourparlers entre les partis, celui de Sam Rainsy devrait s’abstenir d’évoquer le cas de Hun Sen, Premier ministre illégitime, qui pratique avec ses paras du 911, appelés la « Troisième main », les assassinats des manifestants pacifiques. Par la voie de négociation, Sam Rainsy obligera encore une fois de serrer ce troisième main, tachée de sang, de Hun Sen, en outrageant l’âme des 4 morts innocents, tués par les snipers de ce dernier, dont leurs revendications était de demander seulement une augmentation de salaire.
Nous le savons, après le 4 janvier 2014, date à laquelle la place de « Démocratie » étant assaillie par les hommes de Hun Sen, le Parti du salut national khmer venait de perdre l’initiative, parce que ces deux leaders, Sam Rainsy et Kem Sokha, ont perdu leur sang-froid en allant demander en vain l’aide de l’ambassade des États-Unis d’Amérique pour se cacher : ce geste est-t-il regardé comme l’acte de non-violence ou de lâcheté ? La question serait sans doute sans réponse, parce que ces deux leaders sont des humains normaux dont la peur de la mort est naturelle chez l’Homme. Et tous les humains sont compréhensibles à cette démarche. En revanche, ce qu’on sache, c’est que cette attitude a mis fin de leur anaphore « Je suis prêt à mourir pour mon pays ». En ce qui me concerne, je me demande, pourquoi Sam Rainsy a choisi l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au lieu de celle de la République populaire de la Chine, dont il met tout son espoir à ce pays communiste d’être la solution khmère. Si sa foi intime à la Chine rouge s’ajoute à l’irénisme politique entre le Vietnam et la Chine en espérant que ces deux pays communistes aient la volonté de contraindre Hun Sen à partager le pouvoir avec lui, ne perdra-t-il encore plus la conscience des difficultés du Cambodge de faire pousser l’arbre de la démocratie libérale dans le champ des pays communistes ? S'il n'écarte pas rapidement de cette voie, le peuple khmer va accepter n'importe quels modèles démocratiques importés par les Chinois et des Vietnamiens. Ce peuple risque de ne pas avoir d'expériente pertinente dans la poursuite du maintien de la démocratie libérale et l'indépendance de son pays.
Avec le choix de la solution communiste d’aujourd’hui, appelée la « stratégie à reculons » Sam Rainsy et Kem Sokha doivent prouver que, entre le peuple khmer, désiré du changement du régime, et eux, voulus partager le pouvoir, même pour une courte durée, avec Hun Sen, c’est encore du sérieux. C’est ce décalage qui crée le doute sur leur volonté sincère de servir le peuple. Mais on peut dire aussi que la politique est un art d’exécution et d’efficacité : seuls la méthode employée et les résultats obtenus diront si Sam Rainsy et Kem Sokha ont réussi. Mais, est-ce qu’ils ont aujourd’hui une méthode d’exécution ? La négociation avec le PPC est-elle une méthode ? Oui ! pour partager le pouvoir avec Hun Sen, Non ! pour révoquer Hun Sen de la fonction du chef du gouvernement, occupé illégalement depuis Chien Von, l’homme de paille de Hun Sen, a expulsé les députés du Parti Sam Rainsy de l’Assemblée nationale. Or on sait que la réussite souhaitée par la majorité des Khmers dans le conflit politique entre les électeurs et le parti au pouvoir se mesure par la fin immédiate du pouvoir totalitaire de Hun Sen. Donc, ceux qui soutiennent la « stratégie à reculons » sont des complices de la « Troisième main » parce qu'elle protège tous les crimes qui ont été commis par Hun Sen depuis belle lurette et ces forfaits sont restés impunis à ce jour.
Et ceux qui applaudissent cette stratégie préfèrent le Parti au Peuple. Le choix probable du Parti du salut national khmer (PSNK) de siéger à l’Assemblée nationale pour préparer les élections, prévues dans deux ans ou trois ans… est idéologiquement infect, parce que ce choix évoque plutôt la victoire du PCC que celle de la justice, revendiquée par les électeurs. Peut-être Sam Rainsy et Kem Sokha ont-ils voulu que le peuple attendre la mort en attendant les choses s’arrangent d’elles-mêmes pour leur parti. En ce cas, leurs discours auront séduit leurs supporteurs inconditionnels, mais leurs actes seront arrachés sans pitié par les électeurs, et la communauté internationale, parce qu’ils vont laisser prospérer le mal dans le pays. Quand la « stratégie à reculons » sera mise en application par Sam Rainsy, et ce sera bientôt avec ou sans la garantie de l'O.N.U, le PCC et PSNK useront d’arguments similaires et s’autoriseront en avocats de la paix sociale et de la stabilité politique dans le pays, alors qu’ils partagent en fait le même objectif : la colonisation vietnamienne au Cambodge.