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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 13:23

 

Points de repères sur la vie politique de la République khmère

 

Cette chronologie permet aux lecteurs de suivre facilement mon récit sur « l’échec de la République Khmère ». Elle donne aussi une vue globale sur la vie politique de cette république qui était née pour les uns comme un garant de l’avenir heureux du peuple khmer et pour les autres comme une annonce du cataclysme dans le pays. Mais après sa mort, le peuple khmer plongeait dans les ténèbres des Khmers Rouges dont la mort était son seul espoir de finir avec sa souffrance.

 

1970

- 6 Janvier 1970 : Le Prince Sihanouk quitte hâtivement le Cambodge pour la France avec sa famille.

- 3 Février 1970 : Le gouvernement de sauvetage de Lon Nol se saisit de l’affaire d’une importante contrebande d’étoffes en provenance de Hong Kong. Est impliqué, entre autres, le Colonel Oum Manorine, Secrétaire d’Etat à la Défense en surface et beau-frère de Sihanouk.

- 8 Mars 1970 : Manifestation contre les Vietcong et les Nord-Vietnamiens à Svay Rieng, afin d’exiger leur retrait du territoire khmer.

- 11 Mars 1970 : Manifestation à Phnom-Penh contre les Vietcong et les Nord-Vietnamiens. Les ambassades du Nord-Vietnam et du GRP sont mises à sac par les manifestants.

- 12 Mars 1970 : Le Prince Sihanouk adresse un télégramme au gouvernement et désapprouve l’attitude des manifestants.

- 14 Mars 1970 : Annonce du retour de Sihanouk à Phnom-Penh, on l’attend à l’aéroport, mais il se rend à Moscou.

- 16 Mars 1970 : Réunion sans aucun résultat entre la délégation khmère et la délégation du Nord-Vietnam/GRP. – Deuxième manifestation anti-vietnamienne à Phnom-Penh devant l’assemblée Nationale qui est réunie  pour étudier l’affaire contrebande du Colonel Oum Manorine. Les manifestants exigent le retrait des troupes VC/NVN des territoires khmers et condamnent ceux qui ont « vendu les terres khmères » aux Vietnamiens. En séance à huis-clos, certains députés avancent que Sihanouk doit être démis de ses fonctions de Chef de l’Etat. – Avec l’approbation de la Reine Kossamak, le gouvernement de Lon Nol a envoyé une délégation, composée du prince Kantol et de M. Yem Sambaur, pour exposer à Sihanouk de la situation réelle dans le pays. Sihanouk refuse de la recevoir.

- 17 Mars 1970 : Dans la soirée, Lon Nol annonce à la radio l’arrestation du Commandant Bou Hol, Chef de la police municipale, connu pour sa fidélité au prince.     

- 18 Mars 1970 : Alors qu’il est en voyage officiel en URSS, le Prince Norodom Sihanouk est démis de ses fonctions du Chef de l'État par le Parlement khmer à 13h30.

- 19 Mars 1970 : Le Général Lon Nol lance un ultimatum aux Vietcong et Nord-vietnamiens pour qu’ils retirent leurs troupes des territoires khmers dans un délai de 48 heures. – Appel radiodiffusé de Pékin du Prince Sihanouk, au soulèvement général des Khmers contre le gouvernement de Lon Nol.

- 20 Mars 1970 : Les Etats-Unis reconnaît le nouveau régime de Lon Nol. - Rattachement de la J.S.R.K. (Jeunesse Socialiste Royale Khmère) au Ministère de l'Education nationale (auparavant elle dépendait directement du Chef de l'État).

- 21 Mars 1970 : Yem Sambaur est investi par l'Assemblée Nationale comme Ministre des Affaires Etrangères (en remplacement du Prince Norodom Phurissara).

- 23 Mars 1970 : Proclamation de Sihanouk. Appelle tous les Khmers à former un Front uni national du Kampuchéa (FUNK).

- 24 Mars 1970 : Renouvellement du Comité Central du Sangkum Reastr Niyum. In Tam est élu Président, Trinh Hoanh Secrétaire Général. Création d'un Comité Nationale de Sauvetage.

- 26 Mars 1970 : Soutien sans réserve des députés khmers rouges Khieu Samphan, Hou Youn et Hu Nim, partis pour le maquis.

- 26-27 Mars 1970 : Troubles de Kompong Cham ; lynchage par des pro-Sihanoukistes de deux députés de la circonscription, marche des émeutiers sur Phnom-Penh.

- 28 Mars 1970 : Promulgation d'une loi de plein pouvoir au gouvernement de sauvetage.

- 29 Mars 1970 : La colonne de voiture, occupées par des manifestants, venant de Kompong Cham, se dirige vers Phnom-Penh pour réclamer le retour de Sihanouk est arrêtée par l’armée. Les manifestants, manipulés par les communistes vietnamiens, sont sévèrement réprimés par l’armée. – Les troupes Nord-vietnamiennes et Vietcong lancent des offensives contre l’armée khmère à partir des territoires khmers.

- 30 Mars 1970 : Le Gouvernement de Sauvetage annonce l'entrée des troupes Viêt-Cong dans la région de Snoul et de Kratié. Perte des provinces du Nord-Est.

- 2 Avril 1970 : Le Ministère de l'Information dément que le Gouvernement ait pris contact avec M. Son Ngoc Thanh. Libération des détenus politiques.

-  4 Avril 1970 : Appel du gouvernement de sauvetage "invitant" les corps constitués et toutes les couches sociales à faire connaître leur avis sur la monarchie et la République Kret (Loi) 198/70/CE portant suppression du Haut Conseil du Trône.

- 7 Avril 1970 : Date de compagne en faveur de la République dans la presse de langue khmère.

- 8 Avril 1970 : Le Mouvement du "Sangkum Reastr Niyum" invite le gouvernement de sauvetage à transformer d'urgence le Cambodge en une République.

- 11 Avril 1970 : - Marche de la Concorde Nationale. Discours du Général Lon Nol : "Nous promettons d'envisager par tous les moyens, mais toujours dans la légalité, l'établissement du régime républicain au Cambodge. - Interdiction est faite aux ressortissants vietnamiens de circuler à Phnom-Penh de 18h à 6h. Début de la répression antivietnamienne.

- 28 Avril 1970 : Création du Comité Juridique et Constitutionnel chargé d'étudier et d'élaborer le régime républicain.

- 30 Avril 1970 : Intervention américano sud-vietnamien au Cambodge.

- 2 Mai 1970 : Ouverture de négociation entre Saïgon et Phnom-Penh pour régler le sort des Vietnamiens du Cambodge.

- 3, 4, 5 Mai 1970 : Congrès du FUNK à Pékin et création du Gouvernement d’Union Nationale du Kampuchéa (GRUNK) présidé par Norodom Sihanouk. Ce gouvernement comporte deux parties : L’une basée à Pékin, l’autre en zone libérée du Cambodge et dans le maquis cambodgien.  

- 14 Mai 1970 : Lettre du Prince Sirik Matak déclarant qu'il abandonne son titre royal.

- 16 Mai 1970 : - Auto-dissolution du Comité Central du Front National de Libération du Cambodge (Khmer Serei de Son Gnoc Thanh), ralliement au gouvernement de Sauvetage. - Ouverture de la Conférence de Djakarta sur le Cambodge.

- 19 Mai 1970 : Création à l'Assemblée Nationale d'un "Centre national pour le recueil des renseignements".

- 21 Mai 1970 : Communiqué radiodiffusé du Général Lon Nol : Jusqu'à présent, conformément aux vœux unanimes de nos compatriotes, la transformation de notre pays en république Khmère s'effectue rapidement et dans la bonne voie".

- 10 Juin 1970 : Occupation des temples d'Angkor par les forces communistes vietnamiennes.

- 13 Juin 1970 : Création du Comité chargé de suivre l'évolution des esprits et des idées de la République Khmère.

- 16 Juin 1970 : La Chambre crée en son sein un Comité exécutif chargé de suivre l'évolution de la situation politique et militaire du pays. Cette création provoque un conflit larvé avec le Gouvernement).

- 17 Juin 1970 : - Les Forces Armées Khmères perdent le contrôle du temple d'Angkor. – Création d'"assistants" conseillers auprès du Président du Conseil des Ministres.

- 25 Juin 1970 : Décret portant mobilisation générale.

- 27 Juin 1970 : Motion des Chambres accordant leur pleine confiance à Lon Nol et Sirik Matak.

- 30 Juin 1970 : Retrait des troupes américaines et persistance des bombardements américains des zones sous le contrôle des forces communistes vietnamiennes. Les troupes sud-vietnamiennes restent dans la province de Kompong Cham.

- 1er Juillet 1970 : Remaniement ministériel.

- 2 Juillet 1970 : Message de Cheng Heng, Chef de l'État : Je décide de confier les Généraux Lon Nol et Sirik Matak la mission de prendre les mesures qui s'imposent en vue de résoudre efficacement les graves problèmes de l'heure.

- 5 Juillet 1970 : Le Prince Sihanouk est condamné à mort par le Tribunal militaire.     

- 1er Août 1970 : Le Journal Officiel remplace la mention Royaume du Cambodge par celle d'État du Cambodge. La Reine mère est contrainte de quitter le Palais-Royal.

- 3 Août 1970 : Suppression du Comité exécutif de l'Assemblée nationale.

- 14 Août 1970 : Annonce de la nomination de Son Gnoc Thanh "Conseiller du Gouvernement".

18 Août 1970 : Rentrée de l'Assemblée Nationale. Investiture du Gouvernement remanié.

- 25 Août 1970 : Les Etats-Unis d'Amérique accorde une aide à l'État du Cambodge de 40 millions de Dollars.

- 28 Août 1970 : Visite à Phnom-Penh du Vice-Président des Etats-Unis, Spiro Agnew. Lon Non, frère du Général Lon Non, réunit ses proches au Comité de Coordination de la Défense nationale (COC/DN) pour étudier la question de la proclamation de la république du Cambodge.

- 29 Août 1970 : Publication du projet constitutionnel d'inspiration parlementaire (projet Ung Mung).

- 25 Septembre 1970 : L'Assemblée Nationale proroge pour 6 mois la loi sur la Nation en danger (Kram 448/CE du 31/10/70).

- 5 Octobre 1970 : Décision des deux Chambres en séance commune de proclamer la République.

- 7 Octobre 1970 : Vote de la Loi proclamant la République.

- 9 Octobre 1970 : Cérémonie de proclamation solennelle de la république Khmère.

- 14 Octobre 1970 : Kram (loi) 450/70/CE voté par l'Assemblée Nationale portant sur la libéralisation du commerce d'import-export. Projet de libéralisation du secteur bancaire.

- 23 Novembre 1970 : Prolongation par le Chef de l'État du mandat de l'assemblée Nationale. Ouverture de la 1ère session de la 5ème année de l'Assemblée Nationale.

- Décembre 1970 : Querelle sur l'incompatibilité du mandat parlementaire et l'exercice de certaines fonctions (diplomates, gouverneurs, militaires).

- 25 Décembre 1970 : Décret-Loi établissant la censure (n° 15/70/DL CE).

 

1971

- 2 Janvier 1971 : Suspension du journal Khmer Ekhareach.

- 21 Janvier 1971 : L'aéroport international de Pochentong est bombardé par des roquettes 122 des forces Viêt-Cong.

- 8 Février 1971 : Le Général Lon Nol est frappé d'hémiplégie.

- 13 Février 1971 : Lon Nol quitte le Cambodge pour se soigner à Honolulu (U.S.A.) pour se soigner. Le Prince Sirik Matak assure l'intérim.

- 18 Février 1971 : Dissolution du Sangkum Reastr Niyum.

- 2 Mars 1971 : Signature des accords sur les aides américaines.

- 7 Mars 1971 : Le Colonel Lon Non crée le « Comité républicain ».

- 12 Avril 1971 : Le Général Lon Nol retourne au Cambodge.

- 20 Avril 1971 : - Le Général Lon Nol donne sa démission du Chef du gouvernement. Le Prince Sirik Matak continue d'assurer l'intérim. – Promulgation de la Loi Constitutionnelle confiant l'élaboration de la nouvelle Constitution à une Commission mixte élargie.

- 21 Avril 1971 : L'Assemblée nationale émet le vœu que Lon Nol soit élevé à la dignité de Maréchal.

- 30 Avril 1971 : Le Général est nommé Chef d'Etat-Major Général.

- 3 Mai 1971 : Fin de la crise ministérielle suite à la démission du Général Lon Nol.

- 6 Mai 1971 : Formation du nouveau gouvernement : Lon Nol, Président du Conseil ; Le Prince Sirik Matak, Président du Conseil Délégué ; In Tam, 1er Vice-Président du Conseil.

 - 11 Mai 1971 : Yem Sambaur est élu Président de l'Assemblée nationale en remplacement d'In Tam.

- Mai 1971 : Conflit entre l'Assemblée nationale et le Gouvernement à propos de l'augmentation du prix d'essence.

- 9 Juin 1971 : Kret nommant Lon Nol Maréchal.

- 29 Juin 1971 : L'Assemblée proroge l'état de Nation en danger.

- 8 Juillet 1971 : Lon Nol demande le droit de vote pour les militaires.

- 21 Juillet 1971 : Censure votée contre le Ministre du commerce et de l'Industrie, M. Khun Thay Ly.

- Août 1971 : Déclenchement de l'opération militaire Tchenla. Objectif militaire : Contrôle le centre du pays.

- 8 Septembre 1971 : Création, dans le cadre de la mobilisation générale d'un comité militaire de coordination et de liaison avec la commission mixte élargie chargée de l'établissement de l'avant-projet de Constitution.

- Septembre 1971 : - Conflit entre l'assemblée nationale et le Gouvernement à propos de l'interpellation du Ministre du commerce, M. Sok Chhong. – Débat parlementaire sur le droit de vote des militaires. – M. Douc Rasy perd la direction de la revue en langue française les réalités cambodgiennes.

- 23 Septembre 1971 : M. In Tam donne sa démission.

- 18 Octobre 1971 : Dissolution des Chambres transformées en Assemblée Constituante. Ordonnance n° 1 conférant le Pouvoir Législatif au gouvernement et n° 2 proclamant la nation en danger. Remaniement ministériel.

- 20 Octobre 1971 : Manifestation des moines et des étudiants pour demander à Lon Nol d’accepter les fonctions de Chef de l’Etat et un remaniement ministériel.

- 21 Octobre 1971 : Conférence de presse du Ministre de l'Information, Long Boret : "Il n'y a pas eu le coup d'État".

- 25 Octobre 1971 : Communiqué de Long Boret, Ministre de l’Information, précisant que Lon Nol ne peut accepter la fonction de Chef de l’Etat ou Président de la République tant qu’il n’y a pas de Constitution.

- 30 Octobre 1971 : Le Chef de l'Ordre Mahanikay proteste contre les tentatives de politisation de son ordre (manifestation des bonzes demandant l'accession de Lon Nol au poste de Président de la République).

- 8 Novembre 1971 : M. In Tam est élu Président de l'assemblée Constituante.

- 12 Novembre 1971 : Lon Nol demande à l’assemblée Constituante d’achever la rédaction de la constitution pour la fin janvier 1972, afin de pouvoir organiser un référendum le 15 Février 1972.

- 15 Novembre 1971 : La commission mixte arrête ses réunions et transmet ses travaux à l'Assemblée Constituante.

- Novembre 1971 : Les forces communistes lancent des opérations offensives. Nouvelle intervention massive des forces sud-vietnamiennes et des bombardements américains.

- 2 Décembre 1971 : Déroute de l’opération militaire « Tchenla ».

 

1972

- Février 1972 : L’Assemblée Constituante discute le projet de Constitution. Opposition de l'assemblée aux vues gouvernementales à propos de limitation le nombre des partis politiques et des références racistes du préambule.

- 25 Février 1972 : Conférence de presse de Kéo An, doyen de la Faculté de Droit. Il critique violemment Sirik Matak accusant ce dernier de corruption. Kéo An est révoqué de son poste. Cette mesure provoque le mécontentement des milieux estudiantins.   

- 10 Mars 1972 : Manifestation des étudiants et lycéens hostiles au maintien au pouvoir de Sirik Matak.

- 10 Mars 1972 : M. Cheng Heng démission de son poste du chef de l'Etat. Lon Nol remplace Cheng Heng. Il annonce la dissolution de l'Assemblée Constituante.

- 12 Mars 1972 : Sirik Matak donne sa démission du poste du Président du Conseil Délégué.

- 13 Mars 1972 : Dans un message à la nation, Lon Nol se proclame « Président de la République Khmère » et, en même temps, il définit le rôle du président de la République.

- 14 Mars 1972 : Prestation de serment du nouveau président de la république.

- 15 Mars 1972 : Lon Nol annonce la formation prochaine d’un nouveau gouvernement.

- 16 Mars 1972 : Sirik Matak annonce à la radio sa décision de se retirer de la vie politique.

- 21 Mars 1972 : Son Gnoc Thanh est nommé Président du Conseil des Ministres. Un commando des Viêt-Cong attaque les faubourgs de Phnom-Penh.

- 25 Mars 1972 : Début des travaux du comité d'élaboration de la Constitution.

- 9 Avril 1972 : Publication du Projet constitutionnel.

- 11 Avril 1972 : Publication de l'ordonnance portant organisation du référendum constitutionnel.

- 23 Avril 1972 : - A la télévision, un étudiant de Droit, Koy Pech, qui doit y expliquer la constitution, insulte Lon Nol de dictateur.

- 24 Avril 1972 : Son Gnoc Thanh ordonne d’arrêter Koy Pech, des polices militaires encerclent la Faculté de Droit où ce dernier s’est réfugié.

- 26 Avril 1972 : Le gouvernement de Son Gnoc Thanh ordonne de fermer les universités.

- 27 Avril 1972 : Devant la Faculté de Droit, vers 10 h, la force de l’ordre ouvre le feu sur les étudiants. Selon le gouvernement, il y a 20 blessés. Selon des étudiants, il y a des morts, parmi lesquels, il y avait le fils du Général Srey Ya. Celui-ci nie cette rumeur. Le journal Norkor Thom écrit que c’est le Commandant OP Kim Aun qui a donné l’ordre à la force de l’ordre de tirer sur les étudiants. Le gouvernement annonce que ce coup de feu est l’œuvre des agents communistes pour but de déstabiliser ses actions.  

- 30 Avril 1972 : Référendum constitutionnel : La Constitution est adoptée.

- Mai 1972 : Campagne pour les élections présidentielles. Trois candidats s'affrontent : Lon Nol, In Tam et Kéo An.

- 10 Mai 1972 : Sirik Matak est nommé par Lon Nol Conseiller spécial du Président de la République.

- 16 Mai 1972 : Grève des instituteurs contre une ordonnance présidentielle qui réforme le statut des fonctionnaires : "Cadre unique" pour les fonctionnaires.

- 4 Juin 1972 : Lon Nol est élu Président de la République. In Tam obtient une majorité des voix à Phnom-Penh. Kéo An dénonce des fraudes électorales.

- Août 1972 : Campagne pour les élections législatives. Le Parti Républicain de Sirik Matak, et le Parti Démocrate d'In Tam boycottent les élections. Seuls les Partis Social-Républicain (Lon Non et Hang Thun Hak) et Pracheachon, parti créé par Lon Non participent aux élections.

- 3 Septembre 1972 : Le parti Social-Républicain remporte 126 sièges de l'Assemblée Nationale.

- 8 Septembre 1972 : Violation manifestation populaire contre la rareté et la hausse des prix du riz.

- 17 Septembre 1972 : Elections pour le Sénat. Le Parti Social-Républicain remporte la totalité des sièges.

- 12 Octobre 1972 : À l'ONU 132 pays se prononcent pour la représentativité de la République Khmère. 11 pays votent contre la République Khmère : Albanie, Algérie, Chine Populaire, Congo, Cuba, Irak, Mauritanie, Roumanie, Sénégal, Syrie et Yougoslavie).

- 14 Octobre 1972 : Son Gnoc Thanh donne sa démission de son poste du Premier ministre.

- 17 Octobre 1972 : Hang Thun Hak est nommé Premier ministre.

- 28 Octobre 1972 : À l'ONU, la Commission de vérification des décisions de l'Assemblée générale approuve par 62 voix dont l'URSS l'octroi du siège du Cambodge à la République Khmère, contre 17 et 17 abstentions.

 - 31 Octobre 1972 : Création d'un Comité Nationale pour la Paix et la Concorde.

 

1973

- 8 Janvier 1973 : Lon Nol déclare : Pas de négociation avec Sihanouk".

- 27 Janvier 1973 : Signature à Paris des accords américano-vietnamiens mettant un terme à la guerre du Vietnam. Le Vietnam projette de se retirer du Cambodge. - Lon Nol ordonne la cessation unilatérale de toute offensive militaire sur tous les fronts pour permettre aux forces communistes vietnamiennes (VC/NVN) de retirer leurs troupes du territoire khmer. Les Khmers Rouges s’estiment trahis par leur allié vietnamien.

- 28 Janvier 1973 : Grande manifestation publique de 3 jours organisée par le gouvernement pour célébrer le retour de la paix.

- 2 Février 1973, le Syndicat des Ouvriers et Agriculteurs déclarent n'avoir plus confiance en la personne de Hang Thun Hak, Premier ministre.

- 8 Février 1973, grève des enseignants qui n'ont pas reçu leur salaire avec occupation de la Faculté de Pédagogie de Phnom-Penh.

- 17 Mars 1973, dans la matinée, un Commando d'hommes armés tente de pénétrer dans la Faculté de Pédagogie pour délivrer des personnes séquestrées par les grévistes. Une fusillade éclate : 2 morts et un blessé. Les rumeurs attribuent cette action à Lon Non, ministre attaché à l'Intérieur. Dans l'après-midi, un avion de chasse T28 piloté par So Photra, époux de la princesse Botum Bopha, fille de Sihanouk, largue des bombes sur le palais présidentiel de Chamcar Môn. Lon Nol est indemne, mais la caserne de la garde présidentielle est complète détruite. Il y a beaucoup de morts.

- 19 Mars 1973 : Le gouvernement de Hang Thun Hak prend des mesures contre les membres de la famille royale. Sirik Matak est assigné en résidence surveillée.

- 4 Avril 1973 : Lon Non donne sa démission de son poste du ministre attaché à l'Intérieur.

- 5 Avril 1973 : le Comité de la défense nationale décide de déférer 9 membres de la famille royale devant le Tribunal militaire.

- 17 Avril 1973 : démission de Hang Thun Hak de ses fonctions de Premier ministre.

- 24 Avril 1973 : Lon Nol crée par ordonnance un "Haut-conseil politique". Il est composé de Lon Nol (Président), Cheng Heng (Vice-Président), Sirik Matak et In Tam (membres).

- Mars-Avril 1973 : Sihanouk, président du FUNK, entreprend une tournée dans les zones libérées où il rencontre les chefs khmers rouges, Khieu Samphan, Son Sèn, Pol Pot, Hu Nim, Hou Youn.

- 10 Mai 1973 : In Tam est désigné Premier ministre. La Chambre des Représentants des Etats-Unis s'oppose à l'intervention de l'US Air Force au Cambodge.

- 15 Mai 1973 : La Commission des crédits du Sénat des USA décide à l'unanimité de ne plus accorder un dollar au Président Nixon pour les opérations militaires au Cambodge.

- 31 Mai 1973 : Cinq enfants et quatre proches de Sihanouk sont libérés. Ils sont libres de quitter le territoire.

- 20 Juin 1973 : Oum Manorine, beau-frère de Sihanouk et tous anciens collaborateurs de Sihanouk incarcérés depuis le 18 mars 1970 sont libérés et ils sont libres de quitter le territoire.

- 27 Juin 1973 : Le Président Nixon oppose son veto à l'amendement des deux Chambres du Congrès interdisant de poursuivre les opérations aériennes de bombardement sur le territoire khmer au-delà du 30 Juin 1973.

- 29 Juin 1973 : La Chambre des Représentants des USA adopte un amendement fixant au 15 Août la date de la suppression des fonds alloués aux opérations aériennes au-dessus du Laos et du Cambodge.

- 6 Juillet 1973 : Au nom de la république Khmère, Long Boret présente un plan de paix en 6 points, qui est rejeté par le FUNK (Front uni national du Kampuchéa).

- 15 Août 1973 : Cessation des interventions aériennes US Air Force au Cambodge.

- 9 Octobre 1973 : A l'occasion du deuxième anniversaire de la proclamation de la république Khmère, Lon Nol propose aux "Khmers de l'autre côté" d'entamer des négociations; ce que le GRUNK (Gouvernement d'Union nationale du Kampuchéa) rejette la proposition de Lon Nol.

- 10 Octobre 1973 : L’URSS reconnaît le GRUNK comme seul représentant légitime du Cambodge.

- 14 Octobre 1973 : In Tam présente la démission de son gouvernement, qui est refusé par Lon Nol.

- 22 Octobre 1973 : Remaniement du gouvernement In Tam.

- 27 Octobre 1973 : Dans une déclaration à la presse, Sihanouk annonce son intention de rester définitivement en Chine et d’y mourir avec sa mère.

- 5 Novembre 1973 : - La Reine Kossamak, accompagnée d’une suite de 43 personnes, dont 15 membres de la famille royale, quitte le Cambodge pour Canton à bord d’un avion d’Air France spécialement affrété par le gouvernement républicain. – A 16h30, un chasseur T28 piloté par le lieutenant Pich Lim Kuon, largue des bombes sur le palais présidentiel. Lon Nol est indemne.

- 30 Novembre 1973 : Lon Nol déclare qu’il est prêt à rencontrer Sihanouk.

- 4 Décembre 1973 : L’Assemblée générale de l’ONU commence à examiner la résolution présenté par 32 pays et visant à rétablir les droits légitimes du GRUNK.

- 6 Décembre 1973 : L’Assemblée générale de l’ONU décide, par 53 voix contre 50 et 21 abstentions, de repousser à l’année suivante l’examen de la question de l’attribution du siège du Cambodge à l’ONU.

- 7 Décembre 1973 : In Tam présente la démission de son gouvernement, qui a été acceptée par Lon Nol.

- 13 Décembre 1973 : Long Boret est désigné Premier ministre. Il forme un nouveau gouvernement.

- 17 Décembre 1973 : L’Assemblée générale de l’ONU rejette, par 55 voix contre 50 et 17 abstentions, un projet visant à ce que la délégation de la République Khmère ne soit plus accréditée auprès de l’ONU.

- Les généraux Sey Ung, gouverneur de Koh Kong, Mey Sichân, gouverneur de Kampot et commandant-adjoint de la 2e Région militaire, et le général commandant la place de Takéo sont relevés de leurs fonctions pour corruption (Vente de munition et de douilles vides à l’ennemi).

- 26 Décembre 1973 : Publication de la liste des membres du gouvernement de Long Boret.

 

1974

- Janvier/Février 1974 : Les forces communistes lancent des roquettes 122 sur Phnom-Penh, y faisant des centaines de morts et de blessés parmi la population civile.

- 17 Février 1974 : Les deux supérieurs des deux ordres bouddhiques adressent une lettre ouverte à l’opinion nationale et internationale, notamment à toutes les organisations religieuses du monde, pour dénoncer  les bombardements des forces communistes dirigés contre les quartiers et les monastères peuplés d’innocents.

- 31 Mars 1974 : Lon Nol met fin aux activités du Haut-conseil politique.

- 1er Avril 1974 : Sirik Matak est nommé haut-assistant du Président de la République. Création du « Comité Exécutif », composé de Lon Nol, Sirik Matak, Long Boret et général Sosthène Fernandez (Commandant en Chef du FANK).

- 26 Avril 1974 : Attentat contre Long Boret, Premier ministre.

- 27 Avril 1974 : Ralliement de 340 Khmers Rouges à Stung Kambot.

- 29 Avril 1974 : Ralliement de 1 600 Khmers rouges à Pursat.

- 13 Mai 1974 : Mise à la retraite d’office, pour cause officielle d’ancienneté, de nombreux officiers généraux, tels : les majors-généraux Peou Lim Var, Chuon Chhum et Chhay Lay ; les brigadiers-généraux Pring Tum, Sok Chiep, Tum Yam, Ouk Sam, Dan Men et Pen Randa.

- 14 Mai 1974 : Le Parlement vote une loi proclamant la nation en danger.

- 16 Mai 1974 : La presse locale et privée est autorisée à reparaître mais chaque Directeur de journal doit payer une caution de 1 600 000 Riels.

- 21 Mai 1974 : Arrestation d’enseignants et d’étudiants qui ont organisé des manifestations contre le gouvernement.

- Juin 1974 : Les manifestations des enseignants et d’étudiants se poursuivent.

- 4 Juin 1974 : Le Ministre de l’Education nationale, Kéo Sangkim et son conseiller, ancien ministre, Thach Chia, sont pris en otages par des étudiants et assassinés dans l’enceinte du lycée « 18 Mars 1970 » par des inconnus.

- 16 Juin 1974 : Remaniement du gouvernement de Long Boret.

- 9 Juillet 1974 : Nouvelle proposition de paix de Lon Nol est rejetée par le GRUNK.

- 15 Août 1974 : « Journée de l’Armée » : Défilé militaire des troupes armées devant la place Preah Cakaymoni Chetdey.

- 20 Septembre 1974 : Retour de Lon Non au Cambodge, après plus d’un an d’exil forcé à l’étranger.

- 26 Septembre 1974 : Le gouvernement dissout l’Association des membres du corps enseignant khmer (AMCEK) pour cause de subversion et activité antirépublicaines.

- 27 Novembre 1974 : L’Assemblée générale de l’ONU adopte, par 58 voix contre 56 et 20 abstentions, une résolution présentée le 18 Octobre 1974 par 23 pays et demandant aux parties khmères d’engager des pourparlers ; aux Etats membres et au Secrétaire général d’y prêter assistance ; aux Etats membres de respecter l’issue des pourparlers et de ne rien faire avant que les résultats de ces efforts aient été examinés par l’Assemblée générale à sa trentième sessions.

- Décembre 1974 : Début d’une grande offensive des forces communistes sur la rive orientale du Mékong, en place de la capitale.

 

1975

- Janvier 1975 : Poursuite de l’offensive des forces communistes visant à isoler la capitale.

- 7 Janvier 1975 : Le Prince Sihanouk déclare que plusieurs personnalités dont Cheng Heng, Sirik Matak, Long Boret et le général Sosthène Fernandez sont prêts à se rejoindre à lui.

- 13 Janvier 1975 : Le Président Ford demande au Congrès d’accorder une aide militaire de 222 millions de dollars et 100 millions pour l’assistance alimentaire au Cambodge.

- Mars 1975 : Durant les mois de Janvier-Mars, les forces communistes sont à la porte de la capitale où pleuvent les roquettes 122. Le Mékong est coupé à hauteur de Neak Luong.

- 21 Mars 1975 : Remaniement ministériel.

- 1er Avril 1975 : Lon Nol décide de quitter le Cambodge pour faciliter le gouvernement de la République de négocier avec Sihanouk. C’est une option USA.

- 12 Echec des tentatives de Long Boret pour le retour de Sihanouk. Evacuation et départ du personnel de l’ambassade des Etats-Unis du Cambodge, dont l’ambassadeur. Dissolution du gouvernement Long Boret et création d’un Comité Suprême destiné à passer les pouvoirs à Sihanouk. La France reconnaît le GRUNK.

- 14 Avril 1975 : Un chasseur T28, de l’armée de l’Air largue 2 bombes sur l’Etat-Major des Forces Armées Nationales Khmères (FANK). Il y a beaucoup de victimes.

- 17 Avril 1975 : Vers 9 h, début de la tentative de Lon Non pour s’emparer du pouvoir. Fin de l’après-midi, arrivée des Khmers Rouges à Phnom-Penh ; début du génocide et de l’évacuation de Phnom-Penh.

 

Sources : Livre de Ros Chantraboth – République Khmère ; Edition L’Harmattan. Thèse pour le doctorat en Science Politique (Mai 1975) – La république khmère : Structures constitutionnelles et réalités politiques. Livre du Norodom Sihanouk – Prisonnier des Khmers Rouges – Edition Hachette. Livre de David P.Chandler – Pol Pot Frère Numéro Un ; Edition Plon. Livre de Paul Dreyfus – Pol Pot – Le bourreau du Cambodge ; Edition Le Club.

 

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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 03:50

N° 3

 Face à M. Khieu Samphan

Par Sangha OP

 

Cliquez sur le chiffre pour lire le N° 1, N° 2.

 

 

Avant-propos de M. Khieu Samphan

 

M. Khieu Samphan commence son livre dans l’avant-propos d’insulter la mémoire des Khmers victimes du crime commis par les Khmers Rouges. Quelle arrogance de déclarer que les victimes ont déjà oublié ce crime et s’engagent dans la voie de l’analyse et de la réflexion sur les évènements et leur contexte. Il oublie facilement à la date du 27 novembre 1991, à Phnom-Penh qu’il a failli être lynché par les manifestants. Ce geste était pour but de le montrer que le peuple khmer n’est pas un troupeau d’animaux qu’on peut tripoter avec les gens malpropres comme dans le cas des Khmers Rouges dont M. Khieu Samphan est le représentant.

 

 

Quelle arrogance d’affirmer aussi que les Khmers Rouges, malgré leurs crimes contre l’humanité, demeurent dans leur essence à ses yeux une force nationale. C’est cette raison pour laquelle, M. Khieu Samphan affirme enfin qu’il continue de collaborer avec cette force et comme toutes les forces qui luttent contre l’ingérence étrangère.

 

Oui j’aimerais analyser et réfléchir à haute voix avec M. Khieu Samphan concernant comme il dit « mes prises de position » sur les évènements dans lesquels un tiers de la population khmère trouvait la mort. Ayant entendu ses propos, je suppose que ce dernier soit encore dans ses souvenirs de gloire de la force des Khmers Rouges, appelée par lui la force nationale, qui assassinait la population nationale khmère en toute liberté. Mais je sais que cette force pliait bagage en quelques jours devant les attaques des troupes vietnamiennes. Ceci me permet de penser que cette force « nationale » de M. Khieu Samphan était une bande des assassins qui s’intéressait seulement à tuer des faibles, mais elle s’enfuyait avec une vitesse de TGV aux bruits des blindés de son ancien maître. Sur ce point, je me dis que M. Khieu Samphan a des vues un peu bizarres. Voilà un homme qui prétend chercher la vérité et n’est pas foutu de connaître le bien et le mal. Ce n’était pas très aimable mais ça traduit un état d’esprit.

 

M. Khieu Samphan fait semblant de ne pas comprendre que la lutte contre l’ingérence étrangère contre le Cambodge est une lutte nationale, pas celle d’un parti. La force des Khmers Rouges était une force de parti, appelé le Parti Communiste du Kampuchéa dont l’objectif premier était de défendre le parti. Quant à la lutte nationale, elle a besoin la participation de la population tout entière. Cette participation constitue en effet une force nationale : Des forces armées et la population. La force des Khmers Rouges ne pouvait pas être une force nationale, parce qu’elle tuait la population. J’ai lu le mémoire d’études de Science Politique[1] (1) de M. CHHIM Khet, qui traite le sujet des forces armées des Khmers Rouges, appelée au temps de guerre 1970-1795, « les Forces Armées Populaires de Libération Nationale du Kampuchéa ».  J’ai lu aussi les mémoires du Maréchal Chu Teh, intitulés « la longue marche »[2](2). Et je constate en lisant ces deux mémoires que l’organisation des forces armées des Khmers Rouges n’était qu’une copie conforme de celle des forces armées de la République Populaire de Chine. Je suppose donc qu’il y ait eu une ingérence de la Chine dans la formation des forces armées des Khmers Rouges. Nous savions que les Khmers Rouges avaient besoin des Chinois et surtout des Communistes vietnamiens pour combattre contre les forces armées nationales khmères dont la mission était de combattre contre les forces d’occupation communistes vietnamiennes, les amis de M. Khieu Samphan. En effet, M. Khieu Samphan a pris de position en considérant les ennemis de ses amis vietnamiens communistes comme une force du mal. Mais le mal que l’Armée nationale Khmère a fait, était quoi au juste ? Elle a défendu l’intégralité du territoire khmer, parce que le Cambodge était occupé par 65 000 soldats de l’oncle Ho. Chaque Khmer est libre d’en juger selon sa conscience. M. Khieu Samphan doit savoir que la force des Khmers Rouges dont il parle, était une force, non pas seulement qui était incapable de défendre l’intégrité territoriale khmère, mais elle était aussi incapable de défendre l’indépendance nationale. Elle était donc responsable de l’occupation vietnamienne pendant 10 ans.

 

M. Khieu Samphan poursuit son soutien aux Khmers Rouges, après avoir reconnu que ceux-ci ont commis les crimes abominables contre le peuple khmer. Cette prise de position est une preuve irréfutable de sa participation à ces crimes. On ne peut tout de même pas accuser les méfaits des Khmers rouges en restant leur allié. Dès après le génocide, cette prise de position de M. Khieu Samphan est aussi sa volonté de poursuivre la politique des Khmers Rouges à l’identique. Le Prince Sihanouk, M. Son Sann et un certain nombre des intellectuels khmers s’engageaient dans cette voie avec un argument stupide : Vous travaillez pour les Vietnamiens, si vous n’êtes pas dans le camp opposé dont les Khmers Rouges étaient partenaires majoritaires. La moralité politique est ainsi abîmé jusqu’à aujourd’hui. Dès l’occupation vietnamienne, il fallait faire le contraire, c’est-à-dire de renforcer la résistance nationale anti-Khmers Rouges qu'elle existait déjà dans le pays pour combattre à la fois contre eux et contre les occupants vietnamiens. Ce n’était pas une utopie, c’était une question de volonté et de détermination khmère. Il y ait peu de gens osent y penser. A force de ne pas séparer le bon grain de l’ivraie, voilà le résultat d’aujourd’hui, on fête toujours le 7 janvier au Cambodge. MM. Khieu Samphan, Noun Chea et Ieng Sary ne risquent rien dans la prison dorée de Hun Sen.      

 

Dès l’occupation vietnamienne, M. Khieu Samphan aurait pu se repentir de son choix : Collaborer avec Pol Pot. Mais il persiste et signe son engagement dans le camp des Khmers Rouges. Ce choix est un choix bien-pensant de sa part. Il est donc complice du crime commis par ses amis. Pour que ce crime contre le peuple khmer ne tombe pas dans l’oubli, il faut commémorer la date du 17 avril comme journée de deuil national.               

 

La victoire de Pol Pot à la date du 17 Avril 1975 : Cette victoire prodigue encore un effet sinistre sur la population khmère, car elle s’incruste dans son esprit comme un élément de tristesse définitive. Nous savions qu’aujourd’hui le peuple khmer continue de souffrir de cet évènement lugubre. Cette douleur indicible ne lui donne pas droit d’oublier la cruauté des Khmers Rouges qui détruisit par leur ignorance, en un tournemain, le pays tout entier. Le Cambodge des humains se transforma, au premier jour de l’arrivée au pouvoir de Pol Pot, en l’enfer des morts vivants. Tous les Khmers ont été chassés de leur foyer et condamnés à périr au nom de l’Angkar. Je me pose la question : Est-ce vraiment une victoire ? Sur qui ? Et pourquoi faire ? La réponse est : Si c’était pour M. Khieu Samphan, la réponse est oui, car cette victoire lui permet de se placer au pouvoir. En revanche, dans le cas où on entend dire que cette victoire est pour le peuple khmer, il est sûr que cette affirmation est un mensonge, car Pol Pot lui-même n’avait jamais dit que cette fête rouge est pour les Cambodgiens.

 

Oh oui ! L’aube du 17 Avril 1975 ouvrit une nouvelle époque pour les millions de Khmers qui la veille avaient dormi à la belle étoile loin de leur maison familiale parce que l’Angkar de M. Khieu Samphan le voulait ainsi. Ils furent réveillés au 2e  jour de la fête du nouvel an khmer par la faim et le chagrin. Ils n’ont eu que leur larme comme seul remède, qui coula discrètement de leurs yeux provoquant illico l’accès de rage des sbires de M. Khieu Samphan. Au Cambodge, la saison de chhêt (chaude – Mars, Avril et Mai) est généralement pénible. La moyenne des maxima d’Avril est de 34°8. Le maximum absolu est de 45°5. Cette chaleur donna l’effluve des miasmes de cadavres des soldats républicains qui ont été tués par les Khmers rouges parce que ces adolescents avaient cru comprendre que la guerre était finie. Les vieillards et les malades ont été délogés de leur repos par ordre de l’Angkar pour se consumer dans l’ignorance. Les pleurs d’adieu de leurs proches appelèrent tous les divins célestes à être les témoins de ces trépas injuste. Les femmes savaient bien que la nuit venue les Chloûp Andérathey (les espions khmers rouges) se glissaient lâchement dans leur nouvelle demeure sans chaleur pour enlever leur mari ex-fonctionnaire ou militaire. L’apparition de l’étoile du matin du nouvel an 1975 fit fuir les oiseaux chanteurs de l’azur du Kampuchéa pour laisser la place aux cris des vautours affamés venus dépecer les cadavres abandonnés. Pour consoler la tristesse et l’angoisse qui sont les faiblesses de l’Homme, les victimes de l’Angkar sanguinaire s’efforcèrent de penser à la parole de réconfort de l’ermite à Atala pendant le dernier souffle de sa vie : « Enfin, ma fille, le grand tort des hommes, dans leur songe de bonheur, est d’oublier cette infirmité de la mort attachée à leur nature » (Chateaubriant – Atala, René, les Natchez). Pour peindre cette déchirure sans terme, mon fils Davouth a écrit une élégie pour sa classe car la poésie est le réel absolu. Plus une chose est poétique, plus elle est vraie. Aristote disait : « La tâche de poète et d’historien est la même car elle consiste à faire durer quelque chose grâce à la mémoire.

 

Le sombre est glacial, que de malheur infini, dès le matin, je sens le crépuscule,

Tel une force qui me rend pâle, ô aucune gaieté dans la vie, qui me bouscule,

La nuit reste éternelle, la tendresse disparaît, j’écoute le vent alizé,

Pareil à une si grand aile, comme une étoile qui apparaît, pour me rappeler de cette paix.    

 

Elle est sans doute une paix bouddhique qui sert du refuge aux Cambodgiens, qui savent que le Christ et le Bouddha sont venus sur terre pour résoudre deux problèmes des humains : Le mal et la mort.

Mais le malheur du peuple khmer a été sans recours car il a été dans la main des Yothea (Soldats) khmers rouges. Ils parlèrent entre eux du peuple nouveau et ancien et toutes sortes des mots inusités pour glorifier leur révolution meurtrière. Il s’agit de jouir le maximum de la destruction totale de la paysannerie khmère. Le pire est, comme dit Sade : Tuer un homme dans le paroxysme d’une passion, cela se comprend. Le faire tuer par un autre dans le calme d’une méditation sérieuse, et sous prétexte d’un ministère honorable, cela ne se comprend pas ». C’était le cas de M. Khieu Samphan.

 

A force d’ordonner de tuer des millions de vies humaines, Pol Pot et Khieu Samphan devenaient insensible à la souffrance de leurs semblables. Vigny, le poète, disait : « …ne peut plus sentir le mal ni les bienfaits. Il est même sans joie aux malheurs qu’il a fait ». Pourquoi une telle bêtise humaine ? M. Khieu Samphan est parfaitement au courant du malheur du peuple khmer parce qu’il le créateur au même titre que Pol Pot ce désastre humain.   



[1] (1) M. CHHIM Khet : Mémoire pour le diplôme d’Etudes Supérieures de Science Politique (Février 1975) – Les Khmers Rouges et le développement politique au Cambodge – Université de Paris I. 

[2] (2) Mémoires du Maréchal Chu Teh – Collection des Lettres et Sciences Humaines, Editions Richelieu.

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 15:35

N° 2

 Face à M. Khieu Samphan

Par Sangha OP

 

Cliquez Ici pour lire le N° 1.

 

 

Préface du Maître Jacques Vergès

 

Maître Jacques Vergès est un grand avocat de célébrité internationale. Un homme engagé dans les grandes causes de l’humanité : Défendre des faibles. Son acceptation de défendre M. Khieu Samphan ne signifie pas que M. Khieu Samphan est un faible ou un innocent. Si c’était le cas, M. Khieu Samphan n’ait pas besoin de chercher un avocat de stature du Maître Jacques Vergès. Il pourrait se défendre par lui-même ou un avocat dont le nom est moins connu dans le monde de la justice.

 

Mais Maître Jacques Vergès n’est pas tout simplement l’avocat de M. Khieu Samphan, il est aussi son ami. Au cours de leur vie, ils se sont croisés à plusieurs reprises, en France, au Cambodge ou ailleurs. Pour cette raison, Maître Jacques Vergès a décidé d’écrire une préface pour la promotion du livre de son client. Pour redorer le statut de M. Khieu Samphan, il a utilisé son talant d’avocat pour faire croire aux morts, victimes du génocide des Khmers Rouges, que M. Khieu Samphan, son ami est un innocent. Quatre idées majeures du grand Maître pour démontrer que M. Khieu Samphan est un ange et un intellectuel humaniste :

 

1.       Le choix politique de M. Khieu Samphan :

 

Le choix politique de M. Khieu Samphan était un choix forcé : Entre soumission à l’impérialisme ou ralliement au camp socialiste et à la dictature. En 1967, menacé d’arrestation, M. Khieu Samphan a dû se réfugier dans les maquis Khmers Rouges. Ceux-ci menaient alors un combat libérateur contre la volonté américaine de faire du Cambodge, devenu satellite, un champ de bataille contre le Vietnam.

 

Voici ma réponse à Maître Jacques Vergès : Le choix politique de M. Khieu Samphan n’était jamais un choix forcé. Membre de l’Association des Etudiants khmers (A.E.K.) en France, il affichait donc dès les prémices de son âge de raison d’être dans le camp socialiste comme un grand nombre des jeunes de sa génération. Ce choix lui conduisait aux affrontements directs avec la politique dictatoriale du Prince Sihanouk. En 1967, menacé d’arrestation par ce dernier, il abandonnait son siège de député pour rejoindre les Khmers Rouges, lesquels travaillaient en étroite collaboration avec les Vietnamiens communistes. Quand Maître Jacques Vergès dit que les Khmers Rouges menaient un combat libérateur contre volonté américaine de faire du Cambodge, un champ de bataille contre le Vietnam, je ne saurais pas choisir d’autre mot vexatoire pour lui répondre qu’il soit menteur comme son ami M. Khieu Samphan. C’étaient les troupes communistes vietnamiennes qui ont attaqué en premier[1](1) et sans avoir fait la déclaration de guerre, l’armée khmère et transformait le Cambodge en leurs terrains de guerre. Ce n’était pas le Cambodge qui était devenu satellite américain, c’était plutôt le Prince Sihanouk et les Khmers Rouges qui étaient satellite d’Hanoï, parce qu’ils ont eu besoin des troupes du Viêt-Cong sur le territoire khmer pour être existé politiquement. Durant les cinq années de guerre (1970-1975) contre la République Khmère, les Viêt-Cong étaient maîtres dans les zones soi-disant libérées par les Khmers Rouges. Après la fin de guerre, les Khmers Rouges ont eu des difficultés pour faire partir leurs alliés du territoire khmère. Ceux-ci étaient sans doute des sources de conflits entre le maître et l’élève. Et nous savons tous, à la date du 7 Janvier 1979, le maître a décidé de chasser l’élève de la classe et occupait militairement le Cambodge pendant 10 ans. Cette histoire, Maître Jacques Vergès connaît par cœur, parce qu’il n’est pas un avocat de renom, mais un intellectuel de la politique, dont l’Histoire n’est pas un problème pour lui. Pourquoi de tel mensonge, Maître ?

           

2.       La victoire remportée par la Direction des Khmers Rouges à laquelle n’appartenait pas Khieu Samphan. Celui-ci n’a jamais pris de part directe des crimes commis par les Khmers Rouges.

 

Voici ma réponse à Maître Jacques Vergès : Cette plaidoirie du Maître Jacques Vergès est une plaisanterie de mauvais aloi. Comment un grand Maître de saint esprit peut descendre très bas comme ça. Pendant les cinq années de guerre, les Khmers n’entendaient que le nom de Khieu Samphan, leader des Khmers Rouges au même titre que le Prince Sihanouk. Nous avons des photos de M. Khieu Samphan souriant et sûr de lui, posé à côté du Prince Sihanouk, Pol Pot et les autres membres du Comité Central du Parti communiste khmer. M. Khieu Samphan voyageait en première classe et conduisait la délégation des Khmers Rouges en tant que patron au tour de la planète pas pour défendre l’indépendance nationale comme Maître Jacques Vergès le dit, parce que le Cambodge, pendant la république Khmère, était occupé par les troupes vietnamiennes communistes, alliées des Khmers Rouges non pas par les Américains. Pourquoi donc Maître Jacques Vergès parle de la guerre de libération et la préservation de l’indépendance nationale ? Après la démission forcée du Prince Sihanouk, l’Angkar a désigné M. Khieu Samphan Chef de l’État pour remplacer le prince déchu. On ne peut pas être nommé à ce poste dans un pays communiste sans être consenti corps et âme au système khmer rouge.

 

Bien sûr Maître Jacques Vergès peut évoquer le cas du Prince Sihanouk, concernant sa complicité dans des crimes commis par la Direction des Khmers rouges, pour comparer à celui de M. Khieu Samphan en écrivant : Cette question n’a-t-elle pas été aussi, avec les différences liées à leur statut différent, celle du Prince Norodom Sihanouk, peu suspect de sympathies pour les dirigeants Khmers Rouges ?

 

Le Prince Sihanouk et M. Khieu Samphan est bonnet blanc et blanc bonnet pour les victimes. Accusé M. Khieu Samphan et blanchi le Prince Sihanouk n’est qu’une stratégie des dirigeants actuels pour blanchir leurs participations directes ou indirectes aux crimes commis par les Khmers Rouges. Ils prennent le cas du Prince Sihanouk comme parapluie de leur responsabilité en disant : Nous étions avec les Khmers Rouges comme le Prince Sihanouk, mais nous n’avions jamais de sympathies avec eux.

 

Les propos du Maître Jacques Vergès insultent le peuple khmer. Il considère donc ce peuple comme un ignare qu’il peut raconter de n’importe quoi pour qu’il baisse les yeux devant un homme de son statut. Vous vous trompez lourdement, parce que le peuple khmer vous considère comme un être indigne. Quand il baisse les yeux devant la puissance de vos verbes, ce n’est pas qu’il vous admire de votre célébrité, mais il ne veut pas voir à travers vos yeux de l’insolence de vos propos. Bien sûr, Maître Jacques Vergès ne fait que son boulot d’avocat. Mais préfacer un livre d’un complice de crime contre l’humanité, tel M. Khieu Samphan, c’est trop !

 

3.       Le procès d’intention qui est fait à Khieu Samphan serait dès lors d’une complicité objectif dans les crimes commis par d’autres, vu ses fonctions au sommet de l’Etat. Mais cette notion de complicité objectif n’est pas valide en droit.

 

Voici ma réponse à Maître Jacques Vergès : Dans le régime sanguinaire des Khmers Rouges, il n’y avait pas Khieu Samphan et les autres khmers rouges. Ils étaient ensemble et formaient en un seul être. Vous parlez des maréchaux soviétiques qui ont défendu l’indépendance de l’URSS contre la barbarie nazie n’ont jamais été considérés comme complices des crimes de Staline.

 

Pendant le régime de Pol Pot, il n’y avait ni ennemi du Cambodge, ni ennemi du parti communiste khmer. Il n’y avait que le peuple khmer seul en face à ce régime sanguinaire. M. Khieu Samphan n’était pas le défenseur de l’indépendance du Cambodge contre qui ce soit. M. Khieu Samphan était avec les Khmers Rouges en tant que Khmer rouge lui-même et il collaborait avec la Direction du régime sanguinaire en prenant son propre peuple comme ennemi dont le sort est la mort. Je ne vois pas pourquoi Maître Jacques Vergès est allé puiser dans les annales de l’histoire en prenant un exemple qui ne correspond rien au cas de son client. Les maréchaux soviétiques sont des militaires qui font leur devoir de militaire pour défendre leur patrie, quant à M. Khieu Samphan est un politique, un Chef de l’État, un intellectuel, il doit donc faire ses devoirs au moins en tant qu’intellectuel de défendre le mal absolu du régime des Khmers Rouges. Il n’a rien fait et continue de collaborer avec ce régime jusqu’à sa disparition. Voilà, Maître, la différence entre les maréchaux soviétiques et M. Khieu Samphan.

    

4.       Personne n’a jamais eu l’idée en France d’accuser André Malraux, ministre de la culture, ou Maurice Couve de Murville, ministre des affaires étrangères, d’être complice de crimes de guerre commis en Algérie. 

 

Voici ma réponse à Maître Jacques Vergès : De mal en pis, Maître Jacques Vergès fait la comparaison entre M. Khieu Samphan avec les ministres du Général de Gaulle. Si les gaullistes ont lu ça, je crois qu’ils sont mécontents de ces propos. Bref ceci est une affaire franco-française. Revenons au cas de M. Khieu Samphan. Je répète encore une fois, après la République Khmère, les Khmers Rouges étaient au pouvoir dont M. Khieu Samphan était un des hauts responsables. Cependant, le Cambodge n’était pas en situation de guerre. Les Khmers Rouges étaient le Maître absolu de leur Kampuchéa Démocratique. Ils ont tué leur propre peuple khmer en accusant ennemi de leur parti communiste. Plus de 2 millions de morts ont été assassinées pour la gloire du parti. À ce chiffre, c’est-à-dire, 1/3 de la population du Cambodge, M. Khieu Samphan ne peut pas dire qu’il n’est au courant de rien. Je passe les cas cités par Maître Jacques Vergès, concernant le Maréchal Montgomery ou Sir Anthony Eden, ministre des affaires étrangères des Royaumes Unis, pour le traitement discriminatoire des Aborigènes en Australie pendant la seconde guerre mondiale, parce que je commence à être fatigué de contester les propos mensongères de l’avocat de M. Khieu Samphan. Je laisse aux lecteurs d’en juger.

   

5.       Peut-on faire le procès de M. Khieu Samphan pour les crimes commis par certains Khmers Rouges sans faire le procès des responsables américains qui ont tout fait pour miner l’autorité de Norodom Sihanouk, soutenir le coup d’État militaire du Général Lon Nol et étendre au Cambodge les malheurs de la guerre :


Voici ma répondre à Maître Jacques Vergès : Ce n’était pas le Général Lon Nol qui a déclenché la guerre au Cambodge. C’était Hanoï qui a étendu les malheurs de la guerre au Cambodge à la demande expresse du Prince Sihanouk. La destitution du Prince Sihanouk était une affaire intérieure du Cambodge et n’était pas un coup d’État militaire. À la date du 18 Mars 1970, les Parlementaires khmers ont retiré, à l’unanimité des voix, leur confiance au Prince Norodom Sihanouk des fonctions du Chef de l’État à vie. Mais au lieu de respecter le verdict de son Parlement en conformité avec la Constitution de l’époque, le Prince Sihanouk a fait appel aux forces nord-vietnamiennes et Viêt-Cong qui n’attendaient plus que ce signal pour agresser ouvertement le Cambodge., « légitimant » du même coup, leur invasion silencieuse et progressive du Cambodge qu’elles avaient commencée depuis cinq ans sur l’autorisation du Prince Sihanouk. Avec ses propos, Maître Jacques Vergès n’est pas seulement un menteur, il est aussi un manipulateur de l’histoire. Avec cette attitude, comment peut-il prétendre être ami du peuple khmer ?

 

Quand on s’efforce à défendre quelqu’un qui est indéfendable, il est certain qu’on peut commettre des bévues de jugement.

 

 

La suite dans le numéro 3 : Avant-propos de M. Khieu Samphan.          



[1] (1)27 Avril 1970, les troupes communistes vietnamiennes, stationnées déjà sur le territoire khmer, ont attaqué l’armée khmère.

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 02:58

N° 1

Face à M. Khieu Samphan

Par Sangha OP

Cliquez Ici pour lire n° 2 

 

Introduction

 

En 2004 M. Khieu Samphan a publié un livre dont le titre est « l’histoire récente du Cambodge et mes prises de position ». Au nom des victimes du régime sanguinaire des Khmers Rouges dont M. Khieu était un des hauts responsables, j’utilise mes droits de réponse à M. Khieu Samphan dans ses propos dont je qualifie de lâcheté et indigne de porter le titre de docteur ès science économique.

 

Il est mise en examen aujourd’hui par un tribunal mixte khméro-onusien pour ses responsabilités dans les crimes contre l’humanité, en tant qu’un haut responsable du régime sanguinaire Khmers Rouges. Plus de 2 millions de morts et l’ensemble de la population khmère sous ce régime était placée dans l’esclavage dont le maître n’était que le Parti Communiste Khmer, au sein duquel, M. Khieu Samphan était membre du Comité Central du parti, connu sous le nom sinistre d’Angkar dont le chef n’était que Pol Pot.

 

M. Khieu Samphan ne peut pas effacer ses responsables dans cette tragédie en écrivant un livre pour un seul but de nier  sa participation dans ces crimes. Ce livre est un insulte au mémoire des victimes, morts ou vivants. Dans la tragédie du peuple khmer, il y a sans doute deux mémoires : Celui des victimes et celui des bourreaux dont M. Khieu Samphan est leur représentant. En ce qui me concerne, j’ai choisi d’être du côté des victimes pour défendre leur mémoire. Ce choix est un devoir de chacun de nous, Khmers victimes, de dénoncer ou chasser les auteurs de génocide partout où ils se trouvent. M. Ou Chal a fondé un Mémorial des Victimes du Génocide commis par les Khmers rouges (MVGKR) dont le but est de graver dans la mémoire collective du peuple khmer des crimes contre l'humanité commis par les Khmers Rouges. Je salue donc cette noble fondation.  

 

Bien sûr, je pourrais me porter à la partie civile pour pouvoir suivre de près le procès de M. Khieu Samphan, mais comme je sais déjà que les lignes de défense de M. Khieu Samphan se trouvent dans son livre, je préfère donc, au nom des victimes, de lui répondre directement, dont la nécessité d’écrire ces lignes, publié dans mon blog. J’essaie d’éviter l’obscénité dans mes propos, mais je sais qu’il est difficile de garder cet objectif quand on doit répondre à un homme tel M. Khieu Samphan dont l’esprit est rempli de mensonge. Le ton de mes propos sont sans doute obscènes en ce qui concerne la description des activités meurtrières de M. Khieu Samphan. L’esprit de M. Khieu Samphan d’aujourd’hui s’est figé sur les mêmes perspectives : Faire du mal et se venger des morts par ce qu’ils continuent de réclamer la justice depuis l’au-delà. En effet, M. Khieu Samphan mérite qu’on lui traite de salaud.    

 

Au nom des victimes khmères, je demande à l’Université française qui a décerné le titre de docteur à M. Khieu Samphan de retirer ce titre, bien sûr après le verdict du tribunal déclarant que ce dernier est coupable de l’assassinat de plus de 2 millions des Khmers ou être complice de la politique d’extermination du peuple khmer, en tant que Chef de l’Etat du Kampuchéa démocratique. Nous pensons toujours que la connaissance est en général au service de l’humanité, M. Khieu Samphan en a utilisé pour tuer la vie et détruire la société humaine. Cette déchéance de son haut grade universitaire sera un symbole de justice fort pour les victimes morts ou vivants.       

 

Au nom de la justice, M. Khieu Samphan a sans aucun doute un droit de se défendre. Mais s’il était digne, devant la tragédie khmère dont il soit acteur ou témoin engagé, il doive se défendre en plaidant coupable. Malheureusement et à l’indignité de tous les Khmers victimes vivants, M. Khieu Samphan choisit une voie honteuse dans sa défense en plaisant non coupable.

 

Cette plaidoirie de « non coupable » de M. Khieu Samphan nous montre bien que M. Khieu Samphan est insolent vis-à-vis du peuple khmer et loin d’être un intellectuel humaniste, évoqué par Maître Jacques Vergès, son avocat, dans sa préface du livre de son client. M. Khieu Samphan et ses amis Noun Chea et Ieng Sary ont déjà esquissé vulgairement leur défense en répondant la question des journalistes par une simple phrase diabolique : Je suis désolé. Ce « non coupable » et « je suis désolé » venant de la bouche de M. Khieu Samphan nous montre encore que celui-ci n’est pas un intellectuel. Après la seconde guerre mondiale, quelques intellectuels français de renom se donnaient la mort pour un simple penchant de leur esprit en faveur du régime de Vichy pro-nazisme. M. Khieu Samphan était alors le Chef de l’Etat du régime des Khmers Rouges, responsable de crime contre l’humanité et de l’occupation vietnamienne, ose sans avoir honte de proclamer en public à travers son livre : Je suis innocent. Oh ! J’invoque tous les dieux dans l’univers des humains de jeter un sort à ce docteur d’occire, c’est-à-dire de le transformer en singe, parce que cet animal n’a jamais honte ce qu’il a fait.

Nous comprenons bien que M. Khieu Samphan s’attache bien à sa vie de présumé d’assassin. Il préfère de continuer de vivre comme rien ne s’était passé pendant la période où il était haut responsable de l’Etat. La honte, je suppose qu’il ne connaisse pas ce mot. La « dignité », ce mot soit aussi absent dans sa subconscience. La « moralité », elle soit bannie de son vocabulaire. Je me demande, est-ce que M. Khieu Samphan est encore humain.     

 

M. Khieu Samphan n’a jamais exprimé un mot de regret ce qu’il avait fait. Plus de 2 millions de mort pour lui est tout simplement un chiffre d’inventaire. Il s’enfuit aujourd’hui le monde du Bouddhisme pour s’abriter dans celui du christianisme. Mais, il oublie comme tous les singes que dans les deux religions, il existe un enfer pour punir un être humain de son espèce. Nous sommes certains aujourd’hui que l’âme de M. Khieu Samphan ne pénètre jamais dans du regret de ses actes.

 

Oui, au nom de victimes de la barbarie du régime sanguinaire des Khmers Rouges dont M. Khieu Samphan était le Chef de l’Etat, j’accuse M. Khieu Samphan d’être responsable du génocide du peuple khmer. Nous attendons impatiemment le verdict du tribunal depuis trois décades déjà. Nous espérons qu’il soit juste et humain. 

 

Livre de M. Khieu Samphan : Edition L'Harmattan    

La suite dans numéro 2 : Préface du Maître Jacques Vergès, avocat de M. Khieu Samphan.           

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 12:39

Histoire de comprendre

 

Mais à qui la faute ?...

 

Editorial Moulkhmer

Moulkhmer (Mouvement pour le Soutien de la Liberté khmère)

 

Président Moulkhmer : Lim Kim Ya (Kim-ya.lim@finances.gouv.fr)

Secrétaire Général : Ou Chal (chal.ou@wanadoo.fr)

 

Publié dans la revue Moulkhmer n° 161, Février 1998

 

Alors que les souverains régnant résident généralement la plupart du temps dans leurs pays respectifs, pour y exercer leurs fonctions constitutionnelles, celui du Cambodge s’est transformé en feu follet. Le Roi Norodom Sihanou va et vient entre Pékin et Phnom-Penh, en s’arrangeant toujours pour séjourner le moins possible dans sa capitale. Il aime, apparemment, faire la navette entre sa résidence principale (Pékin) et sa résidence secondaire (Phnom-Penh). C’est ainsi qu’au cours du 2è semestre de 1997 on l’a vu séjourner deux mois au Cambodge à la fin de l’été – et d’ailleurs pas à Phnom-Penh mais à Siem Reap – puis repartir pour Pékin le 25 Octobre. Puis il a fait une réapparition soudaine dans la capitale cambodgienne le 3 Décembre, pour retourner ensuite à Pékin le 5 Janvier 1998 sans que personne ne sache au juste quand il reviendrait à Phnom-Penh. Lui-même n’en sait rien sans doute, étant par nature totalement imprévisible. Tout au plus peut-on constater qu’il ne parait pas se plaire beaucoup dans sa capitale, et que Pékin a pour lui plus d’attraits.

 

Ce monarque, devenu donc un feu follet, a aussi un penchant marqué pour se lamenter sur son sort et, accessoirement, sur celui de son pays. Il parle volontiers d’abdiquer, voire même de se suicider parce que, dit-il, la fin de sa vie « est pleine de honte, d’humiliation et de désespoir » en raison de la situation actuelle de son royaume. Mais, dans ce cas, à qui la faute, sinon à lui-même si on se remémore les événements passés ?...

 

Des événements qui montrent assez clairement que le dit monarque est le principal responsable de toutes les calamités qui affligent le Cambodge depuis 1970. Pendant 15 ans, en effet, de 1955 à 1970, il était tout-puissant, il avait toutes les cartes en main, il pouvait gouverner à sa guise sans rencontrer aucune opposition – aucune n’étant toléré par lui – et sans avoir à prendre l’avis de personne. Il était en fait un parfait autocrate, étant seul – qui, logiquement, porte l’entière responsabilité des calamités dont il se désole aujourd’hui.

 

En 15 ans, et disposant d’un pouvoir illimité, il aurait pourtant pu faire beaucoup de choses positives pour son pays et lui épargner les affreux malheurs que l’on sait. Mais, au lieu de cela, il n’a su que mener une politique désastreuse – tant sur le plan intérieur que sur le plan extérieur. Il a agi en destructeur, précurseur inconscient de Pol Pot, cassant l’économie, l’armée, l’administration, la neutralité du royaume, tout en infantilisant son peuple au lieu de le préparer à affronter de prévisibles épreuves. Bref, il n’a su qu’engendrer un gâchis de la pire espèce, temporairement masqué par des artifices démagogiques et par un culte de la personnalité poussé à l’extrême.

 

Mais il y a plus grave encore que tout cela. En 1970, en effet, alors qu’un ennemi étranger était déjà installé dans une partie du territoire khmer avec la complicité du monarque, un sursaut national se produit. L’autocrate fut destitué de ses fonctions de chef de l’Etat et, d’une manière pacifique, écarté du pouvoir. Et que fit-il alors ? Choisit-il de se faire enfin oublier dans quelque confortable lieu d’exil, pour méditer sur toutes ses erreurs politiques et sur leurs conséquences et pour s’en repentir peut-être ? Nullement, car il préféré commettre le pire des crimes envers son peuple par dépit d’avoir été évincé de sa position de leader soi-disant « vénéré ». Ce crime fut de s’engager aussitôt dans une satanique alliance avec les Khmers rouges, en oubliant du jour au lendemain qu’il les avait combattus pendant trois ans (1967-1970). Par là même, il ouvrait la voie au génocide de 1975 et des années suivantes. Car sans sa caution et sa bénédiction, ces mêmes Khmers Rouges, qui ne comptaient presque plus au début de l’année 1970, n’auraient jamais pu renaître de leurs cendres et parvenir un jour au pouvoir.

 

Cette alliance monstrueuse fut bien un acte criminel, qui allait coûter 2 millions de morts au peuple cambodgien et des années de terribles épreuves. L’auteur de cet acte criminel, sans doute unique dans son genre dans les annales de l’Histoire, n’a pas eu cependant à l’expier – ce qui est infiniment regrettable. Mais qu’il cesse au moins de se lamenter sur la difficile condition actuelle de son pays, alors qu’il en est le premier et principal responsable !...

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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 19:28

Histoire de comprendre

 

Lettre du Prince Sihanouk à Hun Sen, datée du 12 Décembre 1995

 

Norodom Sihanouk – Roi du Cambodge – à Son Excellence Samdech Hun Sen, Second Président du Gouvernement Royal du Cambodge, Phnom-Penh.

 

Bien- aimé Votre Excellence Monsieur le Second Président du Gouvernement Royal du Cambodge.

Tout d’abord, permettez-moi de rendre un sincère et chaleureux hommage à Votre Excellence et à votre grand Parti, le Parti du Peuple Cambodgien, qui ont, en 1978-1979, mené une lutte héroïque pour sauver le Cambodge et le peuple cambodgien du génocide et rétablit le Bouddhisme en tant que Religion de la Nation et de l’État cambodgien, qui, en 1991, avec le FUNCINPEC et S.A.R. Samdech Norodom Ranariddh, ont rendu pleinement justice à ma personne et qui, en 1993, ont restauré la monarchie cambodgienne et m’ont élu Roi constitutionnel du Cambodge.

Tous ces bienfaits historiques dispensés à notre Kampuchea, à notre peuple, à notre Monarchie et à ma personne, je ne les oublierai jamais et je Vous en serai toujours reconnaissant.

L’objet de ma présente lettre à Votre Excellence concerne mon frère cadet Norodom SIRIVUDH,

Mon fils Norodom Chakrapong a commis de grave qui lui ont valu une lourde peine de prison. Mais grâce à la bienveillance sollicitude du Gouvernement Royal du Cambodge dont Votre Excellence est le Second Président, Norodom Chakrapong bénéficié de votre semi-pardon sous forme d’exil dans un pays ami.

Mon frère cadet Norodom Sirivudh a prononcé à l’encontre de Votre Excellence des paroles tout à fait injuste et impardonnable.

Mais, comme Votre Excellence est un grand pilier soutenant noblement le Bouddhisme dont le DHAMMA nous encourage à être tolérants et à accorder le pardon aux fautifs, je me permets humblement de solliciter de Votre Excellence Samdech sa compassion pour les trois enfants en bas âge de Norodom Sirivudh sous forme d’expulsion du Cambodge et d’envoi en exil en France.

Au cas où Votre Excellence Samdech aurait la bonté d’accorder ce semi-pardon à mon frère cadet Norodom Sirivudh, je ne manquerais pas de le persuader de quitter définitivement le Cambodge pour aller refaire sa vie en France.

Quant à la justice cambodgienne, elle pourrait suivre son cours en ce qui concerne le cas de Norodom Sirivudh qui a prononcé des paroles très malheureuses de menace de meurtre à l’encontre de Votre Excellence Samdech.

Tout ce que je me permets, pour raison de famille, de demander humblement à Votre Excellence Samdech, ce n’est pas de stopper l’action de la justice nationale contre le fautif Norodom Sirivudh. C’est seulement de bien vouloir accorder, dans votre mansuétude bouddhique, un semi-pardon à Norodom Sirivudh sous forme d’expulsion du Cambodge et d’envoi en exil en France.

En tant que son Roi, son frère aîné et Chef de la Famille Royale, je serai à même de persuader Norodom Sirivudh de quitter le Cambodge et aller vivre en France, comme l’a fait et continue de le faire Norodom Chakrapong.

Avec l’expression de ma vive gratitude je prie Votre Excellence Samdech d’agréer les assurances de ma très haute considération et de ma plus profonde affection.

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11 septembre 2010 6 11 /09 /septembre /2010 15:35

Histoire de comprendre

 

7 Janvier… !

 

Par Ta Prom

 

 

Article publié dans la revue Moulkhmer, n° 156, Août 1997 – Valeur actuelle.

 

 

Dans la mémoire des peuples, il est des dates qui rappellent des faits et évènements importants de leur histoire nationale. C’est le devoir des responsables politiques et des historiens de rappeler aux générations futures le passé ancien et récent.

 

S’agissant des dates historiques, on n’est pas toujours certain de recueillir l’unanimité et de consensus sur leur sens et leur portée. Chacun à sa propre vision des faits. A chacun sa vérité. Des polémiques ne manquent donc pas de s’alimenter dans ce genre de débat où se mêlent la passion et les arrière- pensées. Elles sont d’autant plus virulentes que le rapport de force entre partisans et adversaires semble à peu près égal.

 

Les récentes polémiques entre les deux partis au pouvoir à Phnom-Penh à propos de la fête du 7 janvier viennent ajouter un nouvel élément de tension au sein de la classe politique. Pour Hun Sen et ses amis ex-communistes, le 7 janvier marque la victoire du peuple khmer sur la barbarie (sous-entendu khmer rouge). C’est donc une fête de libération, une journée de gloire. Ce que réfutaient le Parti du Prince Ranariddh et celui de M. Son Sann, non par sympathie pour les Khmers Rouges, mais pour condamner l’intervention vietnamienne et défendre la souveraineté nationale. Le 7 janvier n’est donc pas la libération du peuple khmer, mais plutôt son asservissement sous le joug étranger.

 

Au-delà des polémiques qui agitent actuellement le microcosme phnompenhois, une double interrogation s’impose. La première concerne l’acharnement avec lequel Hun Sen et ses amis entendent commémorer le 7 Janvier. Bien sûr, c’est leur victoire sur Pol Pot. Les Vietnamiens, eux aussi, en étaient fiers, puisqu’ils en étaient les artisans. Tous deux n’entendaient guère se faire oublier facilement. Les Cambodgiens, dans leur immense majorité, affichent-ils à ce sujet la même volonté et le même état d’esprit que leurs ex-dirigeants communistes ? Ce n’est pas certain. Certes, ils souffraient beaucoup sous Pol Pot, et c’est tout à fait normal qu’ils voulaient s’en débarrasser pour recouvrer la liberté et une vie normale. Mais, sortir de l’enfer khmer rouge pour entrer ensuite dans un autre enfer communiste, de surcroît vietnamien, n’est jamais rassurant pour les Cambodgiens. Entre la peste khmère rouge et le choléra vietnamien, il n’y a pas de comparaison possible. L’un comme l’autre est mortel pour le Cambodge. Le premier, en détruisant tout et en ne construisant rien de meilleur à la place, ruinait complètement le pays, et hypothéquait gravement son avenir. Le second, en intervenant au Cambodge en violation des règles internationales, avait assurément obéi à ses propres intérêts, la libération des Cambodgiens du génocide n’étant qu’un prétexte. En tout état de cause, le 7 Janvier compte beaucoup plus pour le régime d’Hanoï, pour Hun Sen et ses amis ex-communistes que pour les Cambodgiens. Ces derniers ont d’autres préoccupations, autrement plus urgentes. On pense à l’insécurité et à la précarité dans leur vie quotidienne.

 

La seconde interrogation porte sur l’attitude du Prince Ranariddh, chef du FUNCINPEC. Si, comme disait un philosophe, l’histoire est écrite pour les vainqueurs, on ne comprend pas pourquoi le Parti du Prince Ranariddh qui gagnait les élections de 1993 ne parvenait-il pas à décréter que le 7 Janvier ne peut être une fête nationale ? En principe, il appartient à la représentation nationale de conférer le caractère national à une fête. Pourquoi l’Assemblée nationale khmère, dont la majorité est composé de députés n’appartenant pas au camp de Hun Sen, ne décrétait-elle pas que le 7 Janvier ne peut être un jour férié ? On aimerait connaître les raisons d’une telle carence.

 

Si Hun Sen et ses amis voulaient fêter le 7 Janvier, cela n’a rien de surprenant. Ils pourraient parfaitement le faire. Mais entre eux, et à titre privé ! Qu’ils obligent tous les Cambodgiens à les suivre dans cette voie, c’est foncièrement antidémocratique.

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 09:56

Histoire de comprendre

 

Utopie royale

 

Editorial Moulkhmer

 

 

Article publié dans la revue Moulkhmer, n° 143, Août 1994

 

De tous les évènements qui se sont produits au Cambodge ces 3 derniers mois (Mai, juin, juillet 1994), le plus important est certainement celui qui a eu lieu le 7 Juillet. Ce jour-là, enfin, l’Assemblée Nationale issue des élections de Mai 1993 a voté, à l’unanimité de ses membres présents (103 sur 120), la mise hors-la-loi des sinistres Khmers rouges. Il ne paraît pas exagéré d’écrire à ce sujet que cette date du 7 juillet 1994 restera désormais, dans les annales du Cambodge contemporain, comme une date historique. Elle marque en effet une rupture décisive avec un passé désastreux, elle exorcise en quelque sorte ce passé et autorise un espoir pour l’avenir. En même temps elle signifie la fin de la déplorable utopie royale d’une « réconciliation nationale » avec les auteurs du génocide.

 

Le coup est dur, assurément, pour le roi Sihanouk qui se trouve nu sur le plan politique. Car il avait tout fait, depuis des mois et des années, pour promouvoir cette « réconciliation » contre-nature. Sans relâche, et sans le moindre sentiment de honte, il avait cherché par tous les moyens à faire admettre l’inadmissible : Introduire des Khmers rouges dans le gouvernement, soi-disant pour ramener la paix au Cambodge et résoudre du même coup tous les problèmes du pays. Il est vrai qu’il n’avait absolument rien d’autre à proposer, et qu’il ne pouvait d’ailleurs rien proposer d’autre – compte tenu de sa longue collusion (depuis 24 ans) avec les Khmers Rouges et leurs maîtres chinois dont lui-même dépend étroitement. Sihanouk avait donc cultivé avec obstination sa royale utopie « réconciliation » les victimes avec leurs bourreaux, et associer ceux-ci à la gestion des affaires du pays en attendant qu’ils en reprennent le contrôle exclusif – ce qui n’aurait pas manqué de se produire tôt ou tard, si le gouvernement avait suivi le roi dans la voie suicidaire préconisée par lui.

 

Cela, fort heureusement, ne s’est pas produit. L’utopie royale n’avait rallié finalement que deux ministres[1], qui pour des raisons personnelles, avaient choisi, dans cette affaire de « réconciliation nationale », de jouer le rôle peu glorieux de « godillots » du roi. Ils n’avaient pas compris sans doute, ou pas voulu comprendre, qu’il était scandaleux et impensable de pactiser avec des individus responsables de la mort de 2 millions de Cambodgiens. Ces deux ministres, après le cinglant désaveu infligé à leur idole par le vote décisif du 7 juillet auraient dû démissionner aussitôt et rejoindre à Pékin le monarque désavoué. Ils ne l’ont pas encore fait, mais on veut croire qu’ils sauront tirer bientôt les conséquences de leur trop complaisante attitude envers les Khmers Rouges et leur allié le roi. C’est une question de logique et de dignité.

 

Quoi qu’il en soit, la situation est désormais clarifiée d’une manière irréversible. Il ne pourra plus être question de « négocier » quoi que soit avec les membres de la bande à Pol Pot : les Khieu Samphân, Son Sen, Chan Youran, Mak Ben et autres. Ils sont des hors-la-loi, des rebelles, de plus en plus isolés, tandis que leur royal associé se trouve dans une position qui ne lui laisse plus qu’une seule solution : celle de se faire oublier.

 

Il reste toutefois au gouvernement de Phnom-Penh une tâche importante à accomplir : celle d’éliminer complètement les Khmers Rouges, qui ont conservé leur capacité de nuissance – puisqu’ils contrôlent encore une portion du territoire – et qui ont créé le 11 juillet un speudo « gouvernement provisoire » dans une zone occupée par eux. Or cette tâche ne sera pas aisée, elle nécessitera des efforts soutenus et demandera du temps. Elle ne sera véritablement accomplie que lorsque les dernières forces des Khmers Rouges auront été détruites, et leurs chefs neutralisés – c’est-à-dire, si possible, capturés, jugés et condamnés pour tous les crimes commis par eux à l’encontre du peuple cambodgien.

 

Le premier pas dans cette voie a été fait, et non ne peut que s’en réjouir. Mais il reste à souhaiter que d’autres pas suivront, et pas seulement sur le plan strictement militaire. Car c’est aussi sur le plan social et celui de l’action psychologique qu’il faut agir, si l’on veut pouvoir extirper définitivement du corps affaibli du Cambodge le cancer polpotien.



[1] Sam Rainsy (Ministre des Finances) et le Prince Norodom Sirivuddh (Ministre des Affaires Etrangères). 

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 08:04

Télégramme poste de M. Sim Var à Norodom Sihanouk (Pékin) du 20 juin 1974

 

C’est bien aimable à vous de répondre à mon télégramme du 15 mai dernier.

 

Souffrez donc que je vous en remercie vivement malgré les injures les plus grossières dont vous m’avez abreuvé et dont je me ris allègrement, car vous m’y avez déjà habitué depuis fort longtemps. Je vous en remercie d’autant plus qu’elle prouve que vous m’avez parfaitement compris. Et pour mieux vous servir, je m’en vais la faire diffuser in-entenso avec mes commentaires bien entendu.

 

Et pourtant poursuivant l’unique but de mettre fin à cette guerre fratricide provoquée délibérément par votre orgueil insensé, je vous avais proposé ainsi qu’à Lon Nol deux choses : Refus de tout soutien étranger et autodétermination du peuple pour qu’il puisse choisir librement le régime de sa préférence.

 

Mais seul vous m’avez répondu comme d’habitude, de la façon la plus stupide en attribuant comme toujours vos propres faits à ceux qui n’ont absolument rien à se reprocher avec un art consommé dans lequel vous êtes passé maître. Cela ne trompe plus personne, sauf peut-être certains étrangers qui ont d’ailleurs intérêt) l’être, pour les besoins de leur cause.

 

Mais si vous avez la mémoire courte, souffrez donc que je vous la rafraîchisse pour vous rappeler vos propres faits.

 

En voici quelques-uns parmi les plus illustres :

 

- En 1955, qui donc a imposé à la nation Khmère les fameux principes de Pancha Sila, autrement dit politique de neutralité ?

 

N’est-ce pas un certain Sihanouk ?

 

- Qui donc, à partir de 1967, a permis aux communistes vietnamiens d’installer leurs bases militaires en territoire khmer, en violation flagrante de ladite politique de neutralité ?

 

N’est-ce pas le même Sihanouk ?

 

- En 1968, quand les occupants étrangers se comportaient par trop cavalièrement comme s’ils étaient en pays conquis en perpétrant des exactions intolérables sur nos populations des frontières, qui donc a donné le feu vert aux forces aériennes d’Amérique pour qu’elles bombardent ces bases militaires étrangères en territoire khmer, si n’est pas vous, Sihanouk ?

 

- En 1970, qui donc a condamné le peuple khmer pour avoir commis le crime de protester contre les exactions commises par les communistes vietnamiens ? N’est-ce pas encore et toujours le même Sihanouk ?

 

Naturellement, comme vous êtes fourbe de naissance, vous êtes certainement d’attribuer ces faits à …Sim Var ou à quelqu’un d’autre, faits qui vous ont pourtant valu votre honteuse destitution prononcée à l’unanimité par votre propre Parlement.

 

N’empêche que tout récemment encore vous avez reconnu, de bouche à oreille, en être l’auteur à votre propre mère, Sa Majesté la Reine Kossamak, qui reste malgré tout une digne et brave femme.

 

Et si votre mémoire est toujours défaillante, je tiens aussi toujours à vous la rafraîchir davantage encore en vous rappelant qu’aveuglé par votre haine et votre soif de vengeance, vous avez conclu un pacte militaire à Canton, en avril 1970, avec les ennemis traditionnels du peuple khmer, permettant à ces derniers d’agresser votre propre pays jusqu’à maintenant, ce qui vous a valu d’être condamné à mort pour crime de haute trahison par la Cour Criminelle.

 

C’est peut-être votre droit de suivre en cela la tradition des anciens rois khmers, mais le peuple khmer qui en est la victime innocente, a parfaitement lui aussi le droit de se défendre légitimement contre n’importe quel traître.

 

Les responsables américains ont-ils reconnu avoir ordonné, en Mai 1970 « l’invasion partielle » du Cambodge ? Mais ils n’ont aucun motif de la nier, puisque cette intervention militaire, parfaitement conforme aux Accords de Genève de 1954, n’a été décidée que pour répondre à l’agression communiste vietnamienne, ce qui était d’ailleurs dans la logique des choses voulues par vous-même, Sihanouk.

 

Mieux encore, au lieu de vous arrêter en si bon chemin, vous avez récemment signé un accord avec Hanoï lui donnant le droit, en violation des accords de Paris, d’installer légalement des bases militaires en territoire khmer avec des modifications de frontière, vous moquant royalement ainsi des souffrances infligées injustement au peuple khmer.

 

Si après tant de crimes si monstrueux vous prétendez encore avoir la conscience tranquille en professant à mon égard votre « souverain mépris », alors là, laissez-moi rire, car lorsque quelqu’un est descendu plus bas que terre et se donne quand même une importance qu’il n’a pas, quelle attitude prendre sinon celle de l’indifférence la plus parfaite ?

 

 

Paris, le 20 juin 1974

Signé : Sim Var. 

 

Cliquez ici pour lire le télégramme de Sihanouk.

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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 21:28

Télégramme du Prince Sihanouk de Pékin, Mai 1974 à M. Sim Var

 

CECI EST LA REPONSE A VOTRE TEMEGRAMME DU 15 MAI QUI AURAIT DU VOUS ETRE RETOURNED AVEC TOUT LE MEPRIS A SON INFECT EXPEDITEUR. L’ILLUSTRE DESTINATAIRE NE SABAISSE PAS A VOUS REPONSE ? A VOUS ? UN TRAITRE DE LA PIRE ESPECE STOP SIMVAR VOUS OUBLIEZ QUE VOUS ET VOS MISERABLES COMPLICES AVEZ DETRUIT LE CAMBODGE INDEPENDANT SOUVERAIN NEUTRE PACIFIQUE OASIS DE PAIX DE SAMDECH SIHANOUK ET QUE VOUS LIVREZ ENSUITE A VOS MAITRES LES IMPERIALISTES YANKEES ET SOUS MAITRES DE REGIMES DE BANGKUK ET SAIGON STOP POURSUIVI ET RONGED PAR LES PIRES REMORDS DAVOIR LAISSE VOS MAITRES ET SOUS MAITRES SE LIVRER AU CARNAGE SANS NOM DU PEUPLE CAMBODGIEN A LA DESTRUCTION DES MILLIERS DE PAGODES VILLAGES ET VILLES VOUS VOULEZ DECHARGER VOTRE PROPRE FORFAITURE SUR NOUS QUI LUTTONS CONTRE VOS PATRONS AGRESSEURS ET ARCHICRIMINELS POUR LIBERER NOTRE PATRIE BIEN AIMEE LAQUELLE NEST PLUS LA VOTRE NI CELLE DE VOS PIRES COMPLICES CAR LES UNS ET LES AUTRES VOUS NETES PLUS QUE DES RENEGATS STOP ET MAINTENANT VOUS VOUS PERMETTEZ DINSULTER NOTRE PEUPLE NOS COMBATTANTS EN LES TRAITANT DE VIETCONG ET NORDVIETNAMIENS QUI SONT CERTES NOS AMIS ET COMPAGNONS DE LUTTE MAIS NON COMME LE SONT POUR VOUS ET AUTRES TUTTI QUANTI LES IMPERIALISTES YANKEES LES YOUN DE SAIGON ET SIEM DE BANGKOK STOP SIMVAR POURQUOI PERSISTEZ VOUS A NIER ENCORE LEVIDENCE PUISQUE VOTRE GRAND PATRON ET BAILLEUR DE FOND R.NIXON A AVOUE QUE CETAIT BIEN LUI QUI AVAIT ORDONNE LIVASION DU CAMBODGE EN 1970 ET LE BOMBARDEMENT DE HANOI ET HAIPHONG EN 1972 STOP RENVOYEZ LE CABLE A.F.P DE WASHINTONG DU 16 MAI 1974 CET AVEU DE NIXON A ETE FAIT AU JOURNALISTE JAMES J. KILPATRICK DE WASHINTON STAR NEWS STOP ET VOUS VOULEZ ETRE ENCORE PLUS NIXON QUE CHEF GANSTER MEME POUR LE PEUPLE AMERICAIN STOP GARDER AU MOINS UNE MIETTE DE DIGNITE AU LIEU DE VOUS ASSERVIR STOP NE VOUS SOUCIEZ PAS DE NOTRE PRETENDU CRIME QUI  NEXISTE QUE DANS VOTRE IMAGINATION ABERRANTE CELLE DUN FOU RONGED PAR MAUVAISE CONSCIENCE STOP NOTRE PEUPLE VICTIME DIRECTE DE VOTRE TRAHISON VOUS RESERVE A VOUS ET VOS COMPLICES CRIMINELS MILLE PENDAISONS STOP VOILA NOTRE REPONSE ET CEST LA DERNIERE AVEC TOUT LE MEPRIS QUE NOUS VOUS DEVONS STOP FIN CABETA. (Cabinet du chef de l’Etat).

 

Cliquez Ici pour lire la réponse de M. Sim Var

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